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L’enlisement de la grève en Guinée : et si c’était une erreur d’appréciation ?

Ça tout l’air !! Au vu des derniers développements de l’actualité en Guinée, laquelle reste marquée par l’adresse à la nation du chef de l’Etat Alpha Condé. Qui a cru devoir appeler  ses compatriotes au calme et  à la  retenue. Sans pour autant montrer la voie de sortie de crise au moment même où des négociations frisent le point culminant entre les représentants du gouvernement  et ceux des syndicalistes grévistes du SLECG. Ces derniers, on l’aura su, exigent une augmentation salariale à hauteur de 40%, histoire de permettre l’amélioration de leurs conditions de vie et de travail.

Il est vrai  que le gouvernement a fait des efforts, si petits soient-ils, pour concéder à une augmentation à hauteur de 10%. Mais, cela est insuffisant, rouspètent les jadis syndicalistes rebelles. En dépit du fait que le gouvernement ait posé le problème de trésorerie. Puisque ça coûterait au budget de l’Etat une bagatelle  de 51 milliards par mois dont 600 milliards par an. Cela est peut-être compréhensible.

Mais revenons un peu en arrière pour  justement souligner avec un grand trait   ce terme rebelle. Et questionner ensuite:  si l’équipe Soumah qui est aux antipodes de celle de Sy Savane, syndicaliste tombé en disgrâce totale avec la base, avait été prise au sérieux par le gouvernement dès   au départ, est-ce qu’on en serait arrivé là ?

Nous pensons que, non. Puisque s’il est indéniable aujourd’hui que les syndicalistes semblent atteindre le point de non retour, vu leur intransigeance, dans la réclamation des meilleures conditions salariales, il est d’autant plus vrai qu’ils maintiennent le cap pour laver l’affront. Que leur avait opposé le président Alpha Condé qui les avait voués aux gémonies, poussant l’estocade jusqu’à daigner interdire aux  radios privées guinéennes  de donner  la parole à Aboubacar Soumah, meneur principal de la grève des enseignants qui va bientôt avoir quatre mois. Alors que les écoles sont restées fermées pendant ce temps.

Le chef de l’Etat devrait se rendre à l’évidence que quand le vin est tiré, il faut boire. Au lieu de prononcer un discours aujourd’hui qui ne nous édifie en rien  sur le dénouement  de la crise qui paralyse toujours le secteur éducatif guinéen. Et accessoirement les autres secteurs de la vie de la nation.

C’est peu dire que si le chef de l’Etat Alpha Condé n’avait pas eu une erreur d’appréciation à l’entame de cette situation, il aurait pu faire l’économie des mots aujourd’hui qui le poussent en quelque sorte à se redire. Surtout quand il avouait récemment lors  de la rencontre au Palais présidentielle de Sekhoutouréah que les gens, qu’il n’a pas cités nommément, ont menti sur le syndicaliste Aboubacar  Soumah. Et que le c’est son conseiller personnel Tibou Kamara qui l’aurait dit la vérité.

C’est justement le lieu de dire que s’il n’y avait pas eu d’erreur d’appréciation au départ, le président Alpha Condé s’en serait sorti indemne.   Sans avoir à faire son mea-culpa indirectement et en direct et en intégralité à la télévision d’Etat. Ne dit-on pas souvent qu’il vaut mieux prévenir que guérir? Pour un homme d’Etat, fut-il chef de l’Etat, point n’est besoin d’insister là-dessus.

Mieux, la division intestine qui est légion dans l’équipe gouvernementale dont certains membres  se vouent des rivalités inutiles et des querelles d’ego sans précédent, n’aurait pas éclaté au grand jour. Tibou Kamara n’en dira sans doute pas le  contraire.    Alors, point d’erreur d’appréciation, dorénavant !

Youssouf Diallo

 

 

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