Question
Quelle est la position de l’Islam sur le fait de regarder des films et d’écouter de la musique pendant les journées de Ramadân ?
Réponse du Sheikh `Atiyyah Saqr
Les directives générales concernant le fait de regarder des films, des pièces de théâtre ou des feuilletons, ainsi que d’écouter de la musique, sont les suivantes. Si ces supports audio-visuels contiennent des paroles indécentes, suggèrent de commettre un interdit quelconque, influent de manière néfaste sur les idées et le comportement de l’être humain, le détournent de ses obligations, ou alors s’ils sont accompagnés de choses interdites — telles que la consommation d’alcool, les danses mixtes, la promiscuité —, alors ils sont interdits, que ce soit pendant Ramadân ou en-dehors de Ramadân. Si ces supports audio-visuels sont dépourvus de tout cela, alors s’y adonner de manière immodérée est déconseillé. En revanche, il n’y a pas de mal si on s’y adonne quelque peu, afin de se détendre.
Le mois de Ramadân a néanmoins un aspect particulier. Il se définit par l’abstention de l’âme de toutes ses envies et par la formation à la maîtrise rationnelle de ses penchants. Cela ne peut se faire en s’abstenant uniquement de manger, de boire et d’avoir des relations sexuelles. Il s’agit là du strict minimum pour la validation du jeûne, dont se satisfait la majorité des gens, qui ne font cela que pour échapper au châtiment divin, se contentant d’une piètre récompense divine. D’autres, en revanche, tendent à la perfection dans tous leurs cultes : ils s’abstiennent de toutes les envies de l’âme, en particulier de ce que Dieu a interdit, comme le mensonge et la calomnie. Ils s’élèvent ainsi vers la perfection, en s’abstenant également de choses permises, s’efforçant à l’obéissance de Dieu durant ce mois en particulier, afin d’en ressortir avec une âme et un comportement purifiés de tout vice et ornés de toutes les vertus. Nous ne devons donc pas manquer l’occasion de ce mois durant lequel la récompense des bonnes actions est démultipliée par le jeûne diurne, les prières nocturnes (tarâwîh), et la récitation du Coran.
Perdre beaucoup de temps en regardant et en écoutant les diverses formes de divertissement est dommageable pour le croyant intelligent. Les responsables, quels qu’ils soient, devraient observer le caractère sacré de ce mois. Ils devraient ainsi donner l’occasion, pour les croyants qui jeûnent et qui prient, de se rapprocher de Dieu, au lieu de divertissements dont nous nous lassons à longueur d’année.
Quoiqu’il en soit, regarder ou écouter ces supports audio-visuels n’invalide pas le jeûne, sauf s’ils mènent à un rapport sexuel. Néanmoins, de nombreuses occasions d’adorer Dieu, de réciter le Coran, de regarder des émissions religieuses auront été manquées. Le Prophète — paix et bénédiction sur lui — dit : « Ramadân est venu jusqu’à vous : c’est un mois de bénédiction. Dieu vous en recouvre pour faire descendre sur vous Sa Miséricorde, pour effacer vos péchés, pour répondre à vos invocations. Dieu regarde à la manière dont vous vous concurrencez les uns les autres dans les bonnes actions, puis Il exprime la fierté qu’Il a de vous devant les Anges. Montrez donc à Dieu ce que vous savez faire. Car le démuni est en vérité celui qui a été privé de la Miséricorde de Dieu. » Que notre concurrence pendant Ramadân porte donc sur le bien, non sur le divertissement ni sur la réalisation des plaisirs.
Et Dieu est le plus Savant.