Un jeune rappeur congolais, Bob Elvis Masudi, opposé au président Joseph Kabila, est porté disparu en République démocratique du Congo, trois jours avant la présentation de son nouvel album « Anti-médiocrité ».
« Bob Elvis Masudi est porté disparu depuis mercredi alors qu’il se rendait chez son producteur pour les préparatifs de la sortie de son nouvel album intitulé ‘Anti-médiocrité' », a déclaré à l’Agence France-Presse (AFP) le porte-parole de son groupe musical, Willy Kanyinda.
« La famille ne l’a plus revu depuis mercredi soir, son téléphone ne passe plus, lui qui est un accroc des réseaux sociaux ne s’est plus connecté. D’où notre inquiétude », a ajouté M. Kanyinda.
Interrogé par l’AFP, le chef de la police de Kinshasa, le général Sylvano Kasongo, s’est déclaré « surpris par cette affaire » relayée par les médias.
« Personne de sa famille ni ses proches n’ont signalé sa disparition à la police », s’est-il étonné.
Le rappeur, un déplacé de guerre en RDC de 1998-2003, a fui l’est du pays avec sa famille. Il devait présenter son nouvel album qui contient une chanson intitulée « Dégage », dont des extraits sont largement partagés sur les réseaux sociaux.
Dans cette chanson, on peut entendre la voix de l’archevêque de Kinshasa, le cardinal Laurent Monsengwo déclarant : « Il est temps que les médiocres dégagent ».
Une phrase lancée par Mgr Monsengwo après la répression d’une marche anti-Kabila, le 31 décembre 2017, à l’appel d’un collectif des catholiques. Six personnes avaient été tuées lors de cette manifestation.
Bob Elvis a également composé une chanson à l’honneur d’un activiste pro-démocratie, Rossy Tshimanga, tué à Kinshasa le 25 février au cours d’une marche à l’appel du même collectif des catholiques.
BBC