Considéré comme le détenu le plus ingérable, le plus dangereux du pays. Ce bandit de grand chemin Abdoul Mazid Diallo a été libéré à la Maison centrale de Conakry. Le détenu doit être jugé dans le dossier d’enlèvement, séquestration, prise d’otage, vol à main armée, détention illégale d’armes de guerre, association de malfaiteurs et complicité.
Des fait prévus et punis notamment par les articles 303 et sots, 307; 381;21;22 de la loi L/96/008/ du 22 juillet 1996.
C’est à l’audience du lundi 25 mars 2019 que le procès d’enlèvement du richissime commerçant Thierno Souleymane Diallo a débuté. Le président du Tribunal, le juge Diakité qui avait appelé les accusés à la barre, a vite remarqué que les détenus renvoyés devant le Tribunal pour être jugés, sont incomplets. Le procureur de la République, M. Diomandé, dans une confusion totale, pense qu’il y a eu erreur. « Le détenu est bien en prison », soutiendra le procureur.
Parmi les accusés à la barre, la réaction n’a pas tardé « Abdoul Mazid Diallo a été libéré », réplique Lamine Kanté, un des accusés . « Par qui? », demande le procureur. « Par la justice », répond Lamine.
Pour les avocats de la partie civile, la pillule est dure à avaler. Ce détenu placé sous mandat de dépôt le 9 septembre 2016, puis, libéré, est bien connu dans les mailles de la justice parce qu’il a été reconnu coupable d’enlèvement de l’homme d’affaires Bobo Hong Kong et condamné à 15 ans de prison ferme.
Un des accusés nous confirme que le présumé bandit Abdoul Mazid Diallo a été libéré moyennant une bagatelle de 80 millions GNF.
« Abdoul Mazid Diallo avait payé 80 millions de francs guinéens pour obtenir sa libération. C’est leur avocat qui negocie leur libération. Et c’est le même avocat qui les a libérés quand ils ont été condamnés à 15 ans de prison », nous explique un accusé.
Par ailleurs, nos sources nous apprennent que ce dangereux Abdoul Mazid Diallo est le petit frère du bandit le plus recherché de la Guinée Sidy Diallo, présenté comme l’un des principaux instigateurs d’enlèvement et d’assassinat de l’homme d’affaires Elhadji Doura.
Cette énième libération des bandits de grand chemin vient confirmer le degré de corruption qui affaiblit notre juridiction.
Le président du Tribunal a ainsi renvoyé le dossier au 9 avril 2019, en vue, dit-il, de permettre au ministère public de tirer au clair cette libération.
Affaire à suivre !
Abdoul LATIF Diallo