Créée par Décret D/035/PRG/SGG/2012 du 19 mars 2012, l’Agence nationale de la promotion rurale et du conseil agricole (ANPROCA), dont l’objectif était la mise en œuvre de la politique du gouvernement dans le cadre de la promotion rurale, est, depuis quelques mois, remplacée par le Service de la promotion rurale et du conseil agricole (SERPROCA).
Une initiative décriée du ministre Mamoudou Nagnalén Barry. Puisqu’en pareille circonstance, seul un décret du président peut le faire, a-t-on appris de sources proches de l’ANPROCA, rapportant qu’à ce jour, dans le Budget National de Développement inscrit au compte de l’ANPROCA, plus de 14 milliards de francs guinéens sont bloqués au ministère du Budget et ne peuvent être décaissés.
« À cause du fait de changer l’Agence en Service car, dans les conditions normales, c’est un décret qui doit nous enlever. Le Trésor public ne reconnaît pas ce service. Il ne reconnaît que l’ANPROCA que le ministre a, lui-même, érigé en service par arrêté. Ce qui est complètement à l’encontre de la bonne procédure », fait remarquer un cadre requérant l’anonymat.
Tout en ajoutant que cette somme reste bloquée au Trésor public, notre interlocuteur a indiqué que le service est actuellement inactif pour faute de moyens, de budget de fonctionnement.
« Cela fait 5 mois déjà. Aucun texte nous régissant en service n’est publié. Tout fonctionne de son propre gré. Rien ne va. Même le Trésor ne nous reconnaît pas à plus forte raison les projets. Tous nos partenaires refusent de nous financer ou de continuer les anciens financements avec ce changement de nom. Ici, le service est désert et personne ne vient là », confie-t-il.
Cet acte jugé irrévérencieux par les travailleurs de l’ANPROCA et à l’égard de l’administration, est en train de créer de la frustration au sein de ce service dont les travailleurs ne vivent désormais que dans la précarité et se réservent le droit de protester contre cet acte du ministre si cette même condition persiste sans amélioration dans les jours à venir.
Un autre fait marquant, qui frustre plus d’un au ministère de l’Agriculture et de l’Élevage. « C’est l’amateurisme et l’arrogance par lesquels il gère ce ministère d’une grande portée. Il est le seul ministre qui a supprimé le BSD et a renvoyé tous les grands techniciens du ministère, les a mis à côté au profit de ses petits et parents qu’il a emportés de l’extérieur. Ce sont des gens qui ne connaissent rien et qui sont à leur première expérience. Voilà que rien ne bouge à ce ministère, et tout est au ralenti », nous a confié une autre source près du ministère.
Nos tentatives d’avoir la part de vérité du ministre mis en cause sont restées vaines.
Abdoul Latif Diallo
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