Le Premier ministre, Chef du gouvernement a présidé la cérémonie de lancement des travaux d’expansion et de modernisation de l’aéroport international Ahmed Sékou Touré de Conakry, ce samedi 8 avril 2023.
Outre les responsables de la Société générale d’exploitation de l’aéroport de Conakry, on y notait la présence du président du Conseil national de la transition, de celle des membres du CNRD et du gouvernement, des représentants des missions diplomatiques et consulaires accréditées en Guinée, des partenaires au développement, ainsi que de nombreux invités de marque.
Dans son discours de bienvenue, le Directeur Général de la SOGEAC a rappelé que l’aéroport international Ahmed Sékou Touré a existé depuis les années 40. Cela, à travers la présence d’une simple piste pour accueillir les vols coloniaux en provenance de Dakar.
Il a ensuite évolué sous la forme d’un hangar tôlé, tel un cylindre. En 1962, aboutit la construction d’une aérogare (actuelle aérogare de voisinage) où se traitaient tous les vols. Ce n’est qu’en 1983 que le projet de construction de l’aéroport international Conakry Gbessia a vu le jour afin d’abriter le sommet de l’OUA en 1984. Depuis, quelques travaux de rénovations et de maintenance ont été entrepris çà et là », a remémoré M. Namory Camara.
Poursuivant, il a indiqué qu’en 2022, l’aéroport de Conakry a connu le chiffre record de 630.000 passagers. Un chiffre appelé à tripler au cours des 20 prochaines années, selon le Directeur Général de la Société générale d’exploitation de l’aéroport de Conakry.
A cet effet, fera-t-il noter, lʼIATA prévoit que le trafic aérien mondial devrait quasiment doubler d’ici 2035, passant de 3,8 milliards à 7,2 milliards de passagers.
« Cette envolée du trafic aérien fait peser des contraintes supplémentaires sur notre aéroport qui se trouve déjà au maximum de sa capacité », a-t-il évalué.
En outre, Monsieur le Directeur Général de la SOGEAC a dit que l’aéroport Ahmed Sékou Touré de Conakry reste confronté à de nouveaux défis pour gérer efficacement le nombre sans cesse croissant de passagers et de marchandises, ainsi que pour concevoir des solutions et des produits respectueux de l’environnement, tout en répondant aux normes de sécurité toujours plus rigoureuses, aujourd’hui exigées partout dans le monde.
Aux dires de l’orateur, ces défis ont mis en exergue les limites des infrastructures aéroportuaires guinéennes qui ont été conçues et construites autour d’un trafic de 500 000 comme cela a été rappelé.
« Ainsi, le parcours du voyageur, loin d’être une expérience joyeuse auquel il s’attend légitimement, se transforme en épreuve, le conduisant à une perception faible de notre plateforme », a révélé Namory Camara.
Pour inverser cette malheureuse tendance, les actuelles autorités misent sur l’efficacité, la flexibilité, la résilience, la décarbonisation et l’innovation qui demeurent aujourd’hui les principaux leviers pour assurer la compétitivité, l’attractivité et le succès du transport aérien.
« C’est pour toutes ces raisons qu’il était plus que nécessaire de se doter d’une plateforme aéroportuaire moderne respectueuse de l’environnement et surtout répondant aux exigences de modernité », a motivé le Directeur Général de la SOGEAC.
Composition du projet
Selon M. Camara, le projet sera constitué d’un nouveau terminal passager de 32.000 m2, d’un nouveau terminal Cargo de 3.600 m², des bureaux administratifs de la SOGEAC, d’une tour de contrôle , d’une nouvelle caserne des pompiers, d’une nouvelle centrale électrique, d’un pavillon présidentiel, d’un bâtiment de la GTA, d’un complexe hôtelier, avec la rénovation de la piste et l’aménagement des voies de circulation réalisés par le constructeur turc Albayrak, référence dans le monde dans le domaine de la construction portuaire et aéroportuaire pour un délai contractuel de 20 mois.
Prenant la parole, le Directeur Général de Alport, par ailleurs représentant de la société turque en charge de l’exécution de ces travaux d’expansion et de modernisation de l’aéroport international Ahmed Sékou Touré de Conakry s’est déclaré « fier » du fait que le projet d’expansion et de modernisation ait été confié au groupe Albayrak.
« Car, ceci est non seulement un projet de construction, mais aussi un projet très significatif. Donc, je tiens à exprimer ma gratitude à Son Excellence Monsieur le président de la transition et à toutes les autorités guinéennes pour cette confiance accordée à notre société », a témoigné Mustafa Levent Adali.
Ensuite, il a rappelé que l’équipe qui a été cooptée au compte de ce projet est celle qui a participé à la construction de 30 aéroports internationaux.
« Surtout, ce sont des ingénieurs de l’aéroport d’Istanbul qui est actuellement le meilleur de l’Europe. Donc, nous commençons le travail avec une équipe très forte et expérimentée », a-t-il annoncé.
Officiant la cérémonie, le Premier ministre, Chef du gouvernement, partant de la vision du CNRD, a dit que ce projet s’inscrit parfaitement dans la vision du CNRD : celle de faire de l’aéroport international Ahmed Sékou Touré de Conakry la vitrine de la Guinée nouvelle, avec des installations modernes, un personnel compétent, des normes de sûreté élevées et du confort pour les passagers.
« Il doit rester agréable et compétitif. Nous devons revendiquer la référence sur les côtes de l’Afrique de l’Ouest. Telle est la vision du CNRD. Nous devons moderniser l’existant en attendant d’autres aménagements plus importants sur d’autres sites. La Guinée, grâce à sa position géographique et son potentiel de production, devrait être capable de capter un trafic important dans le circuit des échanges de produits et de valeurs », a expliqué Dr Bernard Goumou.
Les perspectives de développement économique au sein de la zone CEDEAO et de la Zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf) sur l’ensemble du continent militent davantage en faveur de l’accélération des pas pour ne pas rester en arrière.
Sokho Bangoura
