Depuis une dizaine d’années, la Guinée a été le théâtre de nombreux crimes et violations flagrantes des droits humains, sans que le barreau de Guinée ne prenne position pour les condamner. Ce silence coupable est d’autant plus regrettable que ces actes ont été perpétrés dans un contexte où la justice et la liberté sont régulièrement bafouées dans le pays.
Le massacre du 28 septembre 2009 au stade du même nom est l’un des événements les plus douloureux qu’a connus la Guinée ces dernières années. Plus de 150 personnes y ont perdu la vie, des femmes ont été violées, et des personnes ont été portées disparues. Ce crime contre l’humanité a été condamné par toutes les institutions internationales et les organisations de défense des droits de l’homme, mais le barreau de Guinée, sous la direction du bâtonnier Sampil, est resté silencieux.
Pendant les dix années de règne du président Alpha Condé, la Guinée a connu de nombreuses manifestations réprimées de manière violente, entraînant la mort de plus de 200 Guinéens. Cependant, le barreau de Guinée qui a connu plusieurs bâtonniers, n’a jamais pris position pour condamner ces crimes.
Pendant la période de transition qui a suivi la prise de pouvoir par la junte en 2021, les arrestations et détentions détenues sont devenues courantes, faisant plus de 20 morts. Encore une fois, le barreau de Guinée est resté silencieux.
Dans de nombreux pays, les barreaux sont les garants de la liberté et de la justice, empêchant les dirigeants de dépasser leurs pouvoirs et préservant les droits humains. Malheureusement, en Guinée, le rôle du barreau dans la défense de ces valeurs est inexistant. Leur silence face aux crimes commis par les autorités est coupable, car cela revient à cautionner ces crimes. A quel moment le barreau de Guinée va prendre position pour défendre les droits humains et la justice dans le pays.
Abdoul Latif Diallo
Journaliste d’investigation