Alseny Diallo, un militant énergique de l’UFDG, a été appréhendé par les gendarmes le 10 octobre 2020 lors d’un rassemblement massif qu’il avait organisé à Kaporo rails pour protester contre le troisième mandat de Monsieur Alpha Condé. Après des mois de recherche par les forces de l’ordre, la gendarmerie, et la police, il est finalement tombé dans les mailles de la gendarmerie.
Réputé pour être un puissant mobilisateur des jeunes lors des manifestations politiques, Alseny Diallo jouissait d’une grande influence parmi les jeunes de Bambeto et des environs. Son courage en faisait la cible principale des forces de l’ordre. Précédemment arrêté et violemment torturé par la gendarmerie numéro 2 de Hamdallaye, il avait été libéré après des négociations entre le FNDC et le gouvernement.
Le 10 octobre, l’étau se resserre de nouveau sur le jeune Alseny Diallo. Il a été arrêté sur le podium pendant son discours lors du meeting géant organisé à Kaporo pour s’opposer au 3e mandat. Les gendarmerie et la police ont effectué une descente, procédant à l’arrestation de plusieurs personnes avant de détruire toutes les installations. Un reporter de notre rédaction s’est rendu à la gendarmerie de Hamdallaye pour enquêter sur les conditions de détention des opposants. Le commandant Cyborg a déclaré à notre reporter : « Alseny fait l’objet de plusieurs mois de filature, car il est le cerveau de toutes les manifestations, notamment à Bembeto. Pour éteindre le feu, il faut couper la tête du serpent. Vous verrez s’il y aura des manifestations ces jours-ci. »
Plusieurs jeunes sont détenus dans des conditions pénibles, dans une cellule exiguë de 5 mètres carrés. Les ONG de défense des droits de l’homme se voient refuser l’accès aux détenus par les gendarmes. La situation soulève des préoccupations sérieuses quant au respect des droits fondamentaux dans cette affaire.
Abdoul Latif diallo
Journaliste d’investigation
