Depuis son ouverture, le 28 Septembre 2022, le Procès dit des « Événements du 28 Septembre » apporte, chaque jour que Dieu fait, son lot de révélations et parfois même de rebondissements. On se souvient par exemple du cas Marcel. Dans sa première version, il a fait le sourd et le muet. Dans sa deuxième version, il a fait feu de tous bois.
Mais celui qui va rester dans les mémoires pour longtemps encore sera le témoignage de Oumar Youssouf Touré alias Joli. Comme un éléphant dans un magasin de porcelaines, Joli a tenu à la barre du Tribunal criminel de Dixinn, les 9 et 10 janvier 2024, des propos très graves qui méritent toute notre attention.
Parlant de Dadis, il l’a expressément accusé d’avoir pratiqué des sacrifices humains, commandité des assassinats contre des collaborateurs et des politiciens, profané des cadavres, etc. Ces accusations sont si graves que le parquet devrait se sentir obligé d’ouvrir une enquête pour essayer les élucider.
Mais plus grave, Joli accuse des avocats, qu’il cite, de chercher à entraver la manifestation de la vérité et donc le cours normal de la justice. Il les accuse aussi de tentative de subornation de témoins. Ce sont des infractions très graves. Surtout de la part d’avocats dont d’anciens membres du Conseil de l’Ordre. Le Parquet doit ouvrir une enquête pour qu’à la fin l’honneur des avocats mis en cause et plus généralement du Barreau soit lavé ou que les accusations de Joli soient judiciairement confirmées.
Depuis des mois, depecheguinee.com dénonce les turpitudes au sein du Barreau de Guinée du fait d’un ancien Bâtonnier et de sa milice au sein de la profession. Mais nous restons convaincu que globalement le Barreau est sain. Si le Procureur n’ouvre pas de lui-même une enquête sur les affirmations graves de Joli, nous encourageons vivement le Barreau à se saisir de cette affaire en tant que partie civile pour que la vérité éclate au grand jour pour le bien de la profession et plus généralement de la Justice.
Abdoul Latif Diallo
Journaliste d’investigation