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Affaire Aliou Bah: Le retour de la vérité du Ministre

Quand Abdoulaye Diallo dit Portos, un membre du Gouvernement de Sékou Touré, se trouva à son tour pris dans l’engrenage de la machine infernale de la Révolution, il appris à ses dépens que sous le règne de son ancien mentor la vérité qu’on attend des « traîtres » est celle des ministres qui font son interrogatoire. Des ministres parents ou alliés du Responsable Suprême de la Révolution. C’était cela la justice révolutionnaire.

Cette justice révolutionnaire est de retour. A quelque chose malheur est bon. Le jugement rendu contre Aliou Bah prouve à ceux qui en doutaient encore que la justice guinéenne est compromise jusqu’au cou dans l’instauration d’une nouvelle dictature tyrannique en Guinée. En lisant le jugement, on se demande si on affaire à des juristes ou à des psychiatres.

Il n’y a pas si longtemps, c’est Fallou Doumbouya, Procureur général de son état, qui requisionnait les forces de défense et de sécurité, pour (officiellement) déguerpir les endroits crimionogenes du Grand Conakry. Or, pas besoin d’être un juriste de bon niveau pour savoir que cette mesure ne relevait pas de l’autorité judiciaire mais de l’autorité administrative. La mission du parquet est de rechercher les criminels et de les faire juger. Pas de faire de la police administrative. En usurpant volontairement les fonctions de l’administration territoriale pour faire plaisir à ses nouveaux maîtres, Fallou Doumbouya s’est rendu complice de tous les maux subis par les personnes victimes de ces opérations de destruction et d’expulsion ordonnées par le chef de la junte lui-même.

Le même Procureur Général et les magistrats du Tribunal de Kaloum disent haut et fort que Fonike Mengue, Billo Bah, Habib Marouane et Sadou Nimaga ne sont pas victimes de disparition forcée alors qu’il est constant qu’en ce qui concerne au moins les deux premiers cités ils ont été enlevés par des sbires du CNRD et violentés au sein même du palais Mohamed V.

La raison d’être du pouvoir judiciaire dans un pays est de garantir le respect des droits de tous et de chacun. Parce que chacun a des droits y compris ceux qui les bafouent. En foulant au pied leur serment, les magistrats guinéens sont entrain de contribuer activement au retour d’une dictature sanglante dont certains parmi eux finiront par être victimes. C’est le propre de tout système. Il s’auto-entretient. La dictature en cours de consolidation en Guinée va ramener notre pays dans la sombre période des années 60 et 70.

Que personne ne dise qu’il ne savait pas. Ceux qui aujourd’hui sont entrain de déifier Doumbouya s’ils se retrouvent pris dans l’engrenage de la machine infernale qu’ils ont contribué à fabriquer ne pourront s’en prendre qu’à eux-mêmes. Wa Salam.

Wo popa min.

latif

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