Tel un illusionniste de seconde zone qui s’accroche à son dernier tour de passe-passe, Bah Oury tente désespérément de vendre aux habitants de la forêt les nobles idéaux du CNRD et de son président, Mamadi Doumbouya.
Une mission aux allures de chant du cygne, car pendant qu’il s’évertue à convaincre les foules, son sort est déjà scellé. Son remplaçant est désigné, un nouveau gouvernement est soigneusement dressé sur la table présidentielle, et le décret de dissolution de son équipe n’attend plus qu’un stylo et une heure propice pour tomber.
Ainsi, Mamadi Doumbouya s’apprête à nommer son quatrième Premier ministre en quatre ans – un record qui ferait pâlir d’envie même les plus grands spécialistes du turn-over politique.
Toujours à la recherche du capitaine providentiel, il scrute l’horizon, espérant dénicher celui qui sauvera son navire en pleine tempête… Un navire dont la boussole repose déjà au fond de l’océan, aux côtés des illusions de stabilité.
Le choix du président porterait sur Malick Sankhon, le favori de la « reine-mère ». Un détail qui aurait pu suffire si Malick n’était pas aussi populaire qu’un inspecteur des impôts en fin de mois.
Général Amara, Djiba Diakité et d’autres figures influentes du cercle présidentiel voient cette nomination d’un très mauvais œil et s’activent en coulisses pour bloquer son ascension.
Puisqu’il est désormais acté que la primature revient à la Basse-Côte cette fois ci , Général Amara souffle à l’oreille de Mourana qu’il pourrait être l’élu de Dieu de la basse -côte , donc il doit prouver qu’il sait mobiliser les élites locales et faire adhérer tous les fils de la basse- côte. Ce dernier, sûr de son plan, réunit la fine fleur de la région pour une réunion stratégique… sans oser révéler son ambition.
Mais alors que les intrigues se multiplient et que chacun tente de placer son pion sur l’échiquier, une nouvelle surprise surgit, prête à rebattre les cartes et à laisser tout ce beau monde dans la stupeur.
Après tout, en politique guinéenne, la seule règle qui prévaut est celle de l’imprévu.
Ce qui est sûr, c’est que le gouvernement Bah Oury a déjà atteint son apogée.
500L de pôpa pour son gouvernement.
Abdoul Latif Diallo
Journaliste d’investigation
Très très indépendant