𝗗𝗲𝘀 𝗶𝗻𝘀𝘁𝗿𝘂𝗰𝘁𝗶𝗼𝗻𝘀 𝗰𝗼𝗻𝘁𝗿𝗮𝗱𝗶𝗰𝘁𝗼𝗶𝗿𝗲𝘀, 𝗱𝗲𝘀 𝘁𝗿𝗮𝗻𝘀𝗳𝗲𝗿𝘁𝘀 𝗱𝗶𝘀𝗰𝗿𝗲𝘁𝘀, 𝗲𝘁 𝗱𝗲𝘀 𝗺𝗶𝗹𝗹𝗶𝗼𝗻𝘀 𝗱𝗲 𝗴𝗿𝗮𝗺𝗺𝗲𝘀 𝗱’𝗼𝗿 𝗾𝘂𝗶 𝗰𝗵𝗮𝗻𝗴𝗲𝗻𝘁 𝗱𝗲 𝗺𝗮𝗶𝗻𝘀 𝗱𝗮𝗻𝘀 𝗹’𝗼𝗽𝗮𝗰𝗶𝘁𝗲́. 𝗨𝗻𝗲 𝘀𝗲́𝗿𝗶𝗲 𝗱𝗲 𝗱𝗼𝗰𝘂𝗺𝗲𝗻𝘁𝘀 𝗰𝗼𝗻𝗳𝗶𝗱𝗲𝗻𝘁𝗶𝗲𝗹𝘀 𝗿𝗲́𝘃𝗲̀𝗹𝗲 𝘂𝗻 𝗰𝗶𝗿𝗰𝘂𝗶𝘁 𝗳𝗶𝗻𝗮𝗻𝗰𝗶𝗲𝗿 𝘁𝗿𝗼𝘂𝗯𝗹𝗮𝗻𝘁 𝗲𝗻𝘁𝗿𝗲 𝗹𝗮 𝗕𝗮𝗻𝗾𝘂𝗲 𝗰𝗲𝗻𝘁𝗿𝗮𝗹𝗲 𝗱𝗲 𝗹𝗮 𝗥𝗲́𝗽𝘂𝗯𝗹𝗶𝗾𝘂𝗲 𝗱𝗲 𝗚𝘂𝗶𝗻𝗲́𝗲 𝗲𝘁 𝗹𝗮 𝘀𝗼𝗰𝗶𝗲́𝘁𝗲́ 𝗱𝘂 𝗽𝗿𝗲́𝘀𝗶𝗱𝗲𝗻𝘁 𝗱𝗲𝘀 𝗼𝗿𝗽𝗮𝗶𝗹𝗹𝗲𝘂𝗿𝘀 𝗴𝘂𝗶𝗻𝗲́𝗲𝗻𝘀.
Plus de trois ans après l’arrivée du CNRD au pouvoir, les scandales continuent de secouer la gouvernance guinéenne. Cette fois, l’attention se porte sur des opérations opaques menées au sein de la Banque centrale (BCRG) sur une série de transactions d’or aux motivations obscures initiées par son gouverneur, Karamo Kaba, au profit de la société privée SOSIM SARL, dirigée par l’homme d’affaires Tidiane Koïta.
Au cœur du dossier, une lettre datée du 21 décembre 2023, rédigée en anglais sans numéro de référence officiel, où le gouverneur ordonne à Emirates Mining Factory LLC (EMR), basée à Dubaï, de transférer près de 𝟰,𝟱 𝗺𝗶𝗹𝗹𝗶𝗼𝗻𝘀 𝗱𝗲 𝗴𝗿𝗮𝗺𝗺𝗲𝘀 𝗱’𝗼𝗿 du compte de la BCRG vers celui de SOSIM SARL.
Cette directive, transmise via WhatsApp, une méthode inhabituelle dans ce genre d’opérations sensibles, a suscité assez d’interrogations chez EMR. Devant l’insistance de la société émiratie de recevoir le courrier par e-mail, le gouverneur de la BCRG finit par céder.
Le lendemain, SOSIM a officialisé l’acceptation du métal précieux. Pourtant, un premier décalage apparaît . L’or transféré ne représente que 𝟯 𝟵𝟵𝟵 𝟵𝟬𝟬 𝗴𝗿𝗮𝗺𝗺𝗲𝘀, laissant un reliquat de 𝟰𝟱𝟳 𝟵𝟵𝟴 𝗴𝗿𝗮𝗺𝗺𝗲𝘀 encore en dépôt.
Dans la foulée, Tidiane Koïta ordonne que les 𝟯 𝟵𝟵𝟵 𝟵𝟬𝟬 𝗴𝗿𝗮𝗺𝗺𝗲𝘀, soient réexpédiés à la BCRG. Une manœuvre rapide, qui éveille des doutes�sur la logique de ces allers-retours entre les deux entités.
Le 16 janvier 2024, SOSIM accepte formellement les 𝟰𝟱𝟳 𝟯𝟵𝟴,𝟴𝟭 𝗴𝗿𝗮𝗺𝗺𝗲𝘀 restants. Quelques heures plus tard, un nouveau transfert de 𝟮𝟴𝟳 𝟴𝟯𝟯,𝟮𝟴 𝗴𝗿𝗮𝗺𝗺𝗲𝘀 est réalisé au profit de la BCRG. Selon nos informations, la part résiduelle de l’or avait été vendue directement à EMR pour la somme de 𝟭𝟭,𝟮 𝗺𝗶𝗹𝗹𝗶𝗼𝗻𝘀 𝗱𝗲 𝗱𝗼𝗹𝗹𝗮𝗿𝘀, versée sur un compte privé.
Dans ce ballet de transferts, EMR a émis un relevé de situation à la BCRG en décembre 2023. Un document que la Banque centrale validera… avant de soulever, en janvier 2025, une réclamation de 𝟰𝟱𝟳 𝟯𝟵𝟴,𝟴𝟱𝟵 𝗴𝗿𝗮𝗺𝗺𝗲𝘀 𝗱’𝗼𝗿, prétendument encore dus. Pourtant, une capture d’écran d’une conversation WhatsApp prouve que ces grammes avaient déjà été vendus, fragilisant davantage la version officielle.
Pourquoi transférer la propriété de l’or public à une société privée, pour ensuite le récupérer ? Les experts interrogés pointent du doigt un schéma classique de blanchiment et de rétrocommissions, au mépris des règles de bonne gouvernance.
L’analyse des documents montre des transferts minutieusement orchestrés, où les actifs de l’État ont été manipulés au profit d’intérêts particuliers. Le rôle du gouverneur Karamo Kaba et de ses collaborateurs apparaît de plus en plus central dans cette affaire, alors qu’une mission d’audit du cabinet KPMG est annoncée à Dubaï en début d’année 2025.
Une chose est certaine ; ce nouvel épisode illustre à nouveau les défaillances du système de gestion des ressources publiques en Guinée.
𝗘́𝗾𝘂𝗶𝗽𝗲 𝗱’𝗶𝗻𝘃𝗲𝘀𝘁𝗶𝗴𝗮𝘁𝗶𝗼𝗻 :
𝗠𝗮𝗺𝗼𝘂𝗱𝗼𝘂 𝗕𝗮𝗯𝗶𝗹𝗮 𝗞𝗘𝗜̈𝗧𝗔
𝗔𝗯𝗱𝗼𝘂𝗹 𝗟𝗮𝘁𝗶𝗳 𝗗𝗶𝗮𝗹𝗹𝗼
𝗦𝗲́𝗸𝗼𝘂 𝗞𝗼𝘂𝗻𝗱𝗼𝘂𝗻𝗼
