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Affaire Chérif Bah : un dossier classé qui refait surface pour une énième fois .

L’affaire donnait l’impression d’être définitivement enterrée. Pourtant, le dossier du détournement présumé de 10 millions de dollars par l’ancien gouverneur de la Banque centrale sous le régime du président Lansana Conté refait surface, une fois encore.

M. Chérif Bah se retrouve une nouvelle fois dans le viseur de la Cour de répression des infractions économiques et financières (CRIEF), bien que cette affaire ait été classée à plusieurs reprises sous différents régimes.

Selon une source bien informée au sein de la Banque centrale, l’affaire remonte aux premières années de la junte militaire dirigée par le capitaine Moussa Dadis Camara.

Peu après sa prise de pouvoir, le CNDD avait convoqué M. Chérif Bah pour s’expliquer sur la destination de cette somme.

L’affaire avait été classée après que les autorités de l’époque eurent conclu à une utilisation des fonds dans le cadre d’opérations militaires relevant du secret-défense.

Un schéma similaire s’est répété sous le gouvernement de transition de Jean-Marie Doré, alors que le général Sékouba Konaté occupait la présidence.

De nouveau, l’enquête a été rouverte avant d’être refermée. Plus tard, le président Alpha Condé s’est également penché sur le dossier avant d’opter pour le même dénouement.

L’explication avancée à chaque fois. ces 10 millions de dollars ont été utilisés pour l’acquisition d’armes et l’équipement de l’armée, dans un contexte de tensions sécuritaires d’agression rebelles aux frontières du pays dans les années 2000.

Alors pourquoi ce dossier refait-il surface aujourd’hui, plus de vingt-cinq ans après les faits ? La question se pose d’autant plus que d’autres affaires récentes, aux montants bien plus conséquents à l’instar de l’affaire EBOMAF et ses plus de 100 millions de dollars reléguées au second plan.

Faut-il y voir une volonté de redorer l’image de la lutte contre la corruption, ou une manœuvre aux ressorts plus politiques ?

Quoi qu’il en soit, cette résurgence intrigue et ne manquera de créer un précédent, parce que les mêmes lignes de secret-défense, hors du budget national, sont aussi utilisées par l’actuelle junte militaire, le CNRD, pour l’achat de plusieurs blindés pour l’armée .

Pour l’heure, l’affaire est renvoyée par la Cour pour réquisitions et plaidoiries le 10 mars prochain.

Abdoul latif Diallo
Journaliste d’investigation
Très très indépendant

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