Header Ad

Categories

Most Viewed

Crise de confiance : la primature brode, mais les faits grattent

Ce n’est pas une surprise. La primature dément formellement les informations sur une prétendue interdiction de sortie du territoire visant Bah Oury, alias “Oury Bantara”. Mais que pouvait-elle dire d’autre ? Dans un pays où la vérité a souvent du mal à se frayer un chemin, les faits, eux, restent obstinément têtus.

Derrière cette apparente tempête dans un verre d’eau se cache une crise de confiance manifeste entre le CNRD et son Premier ministre. Une méfiance qui n’est pas nouvelle. Et comme dirait Magic System, “le premier gaou n’est pas gaou, mais le deuxième gaou, lui, il n’apprend pas de ses erreurs.”

L’affaire Mohamed Béavogui, ancien Premier ministre de la junte parti sans jamais revenir, reste dans tous les esprits. Ce précédent pese lourdement sur les décisions actuelles. Ainsi, Bah Oury, bien qu’à la tête de l’exécutif, s’est vu empêché à deux reprises de quitter le sol guinéen ces dernières semaines.

Le 7 décembre 2024, il devait représenter la Guinée à la 11e Conférence ordinaire des chefs d’État et de gouvernement de l’Organisation pour la mise en valeur du fleuve Gambie (OMVG) à Banjul.

Tout était prêt , billets réservés, réunions préparatoires bouclées, et son nom inscrit noir sur blanc dans le programme officiel aux côtés de ses homologues bissau-guinéen et sénégalais.

Mais à la dernière minute, le couperet est tombé, le CNRD l’a contraint à rester en Guinée, confiant la mission à Morissanda Kouyaté, ministre des Affaires étrangères.

Tous les autres Premiers ministres des pays membres étaient présents, à l’exception de celui de la Guinée.

Si la primature clame aujourd’hui qu’il n’y a aucune restriction de mouvements, les faits racontent une autre histoire.

La défiance entre le CNRD et son Premier ministre pourrait bien signaler des fractures plus profondes au sein du pouvoir guinéen. Alors que la transition politique censée ramener le pays à une gouvernance civile semble s’éterniser, ces tensions internes rappellent que l’équilibre des forces reste fragile.

Alors, la primature peut-elle nous fournir une autre explication pour, une fois de plus, tenter de sauver son patron du naufrage ?

Abdoul Latif Diallo
Journaliste d’investigation
Très très indépendant

    Leave Your Comment