Le troisième millénaire verra-t-il la disparition de la presse? Cette vielle question alarmiste posée il y a bien des années, est plus que jamais d’actualité. Surtout à la semaine de la célébration de la journée mondiale de la liberté de la presse prévue ce 03 mai 2018. Et au moment où la Guinée perd des points dans le classement mondial de la liberté de la presse (104è en 2018/101è En 2017).
Loin de moi la prétention de donner une quelconque leçon, quelques éléments de réflexion tout de même. Cela dit, l’univers médiatique très prisé de nos jours ce sont les nouveaux médias. Des chaines de télévisions aux radios en passant par l’Internet et les médias sociaux, point n’est besoin de dire que cette nouvelle méthode d’informer a vraiment le vent en poupe. Au point de reléguer la presse ( je veux dire papier) au second plan. Puisqu’aujourd’hui l’on ne lit plus ou presque. Les jeunes en première ligne. La ruée vers les images, les sons, les jeux…n’est pas du tout de nature à permettre au vieux canard de survivre de sa mort annoncée. Dans mon pays, la Guinée, après quelques années de balbutiements, l’on s’est résolu à réfléchir sur l’avenir du journal-papier. Les éditeurs de la presse se sont alors réunis, un temps, pour poser de véritables diagnostics en vue des solutions pérennes.
Il va sans dire que la prise de conscience est passée par là. Celle de pouvoir prendre son destin en main. Au lieu de continuer à ergoter ou tout au moins à s’apitoyer sur leur sort. Mais puisqu’à ce niveau, l’aide des pouvoirs publics est vivement souhaité, on attend de voir pour y croire.
Revenons-en aux fais précis pour dire qu’en réalité, qu’on soit du registre du nouveau ou ancien média, l’unité centrale constitue l’information. Donc, chaque catégorie devrait jouer sa partition selon les caractéristiques de diffusion de l’information qui lui est assignées. Tenant compte bien sûr de la formule classique qui voudrait que la radio annonce, la télévision montre et le journal- qui s’adresse à la raison, demande au lecteur un effort personnel- analyse, explique et commente.
Car, Daniel Junqua en conviendra sans aucun doute avec moi que la presse reste indispensable pour comprendre le monde et participer, en toute connaissance de cause, à la vie de la cité. Il propose un décryptage complet de l’actualité dans tous les domaines. C’est le média citoyen par excellence. Pour ne pas dire que la première condition de l’action citoyenne, c’est l’information libre, complète, rigoureuse, qui permette comme le dirait l’autre, surtout et surtout de comprendre. D’ailleurs, comment agir et réagir, si l’on ignore tout de l’actualité, si l’on ne dispose pas d’un compte rendu permanent de l’action des dirigeants? Bref, comment choisir et proposer si l’on ne sait rien des débats du parlement…et tant d’autres sujets liés à l’actualité de son pays?
Youssouf Diallo
