La joie après le lancement de l’interconnexion électrique en forêt le 2 avril dernier n’aura été que de courte durée. Puisque des sources généralement bien informées nous apprennent que l’Etat ivoirien a envoyé la facture des 11 mégawatts de puissance dont bénéficie la Guinée.
Un montant qui s’élèverait à 6 milliards GNF pour les deux mois consommés, alors que la recette de la société EDG N’zérékoré pour les deux mois serait de l’ordre de 98 millions de francs guinéens, soit un déficit de 5 milliards 992 millions que l’Etat guinéens doit subventionner.
Pour pérenniser le courant dans la capitale de la forêt et ses environs, l’Etat guinéen doit payer à l’Etat ivoirien une bagatelle de 36 milliards de francs guinéen par an, pour une recette de 588 millions de EDG. Une perte énorme et un saignement financier presque insoutenable pour l’Etat guinéen.
Selon un responsable du ministère de l’Énergie, si le gouvernement ne dépolitise pas le secteur d’énergie en revalorisant la tarification, le secteur énergétique guinéen ne pourra jamais sortir sa tête de l’eau.
Malgré des centaines de milliards investis dans le secteur de l’énergie ces dix dernières années, la Guinée continue à louer le bateau d’énergie pour combler le vide et améliorer la desserte en courant électrique. Ce qui coûte à nouveau à l’Etat plusieurs millions de dollars par mois.
Pourtant, cette facture de 6 milliards de l’Etat ivoirien ne concerne que la consommation d’énergie de la ville de N’zérékoré, alors que le gouvernement guinéen compte éclairer les préfectures qui composent la région, en tirant la ligne vers Lola, Yomou et Diécké. Ce qui va encore augmenter la fracture ivoirienne.
Tout porte à croire que l’Etat guinéen étant un mauvais payeur, qui s’est lancé dans ce projet d’interconnexion,sans pourtant étudier tous les paramètres, sera incapable de continuer à subventionner ce secteur qui évolue à perte depuis des années.
Abdou latif Diallo
pôpa manguet