Mardi 11 février 2025, en pleine « immersion gouvernementale » un concept aussi flou qu’inutile , le ministre de l’Information et de la Communication, Fana Soumah, a eu l’audace de rassembler les journalistes de kissidougou pour leur asséner une déclaration d’un autre siècle.
« Dans vos programmes, vous devez vous éloigner des émissions politiques. Vous pouvez par contre proposer des émissions de sports, de musique, de folklore, etc. Surtout, je veux que vous laissiez les émissions politiques. »
Voilà, c’est dit. Exit le journalisme d’investigation, exit le débat politique, exit la critique du pouvoir.
Le ministre, sans trembler, demande aux journalistes de devenir de simples animateurs de variétés, relégués à commenter les matchs de foot ou à diffuser des chants traditionnels pendant que les dérives du pouvoir s’accumulent en toute impunité.
Mais à quoi sert un journaliste si ce n’est à questionner, analyser, dénoncer ? À quoi bon une presse si elle doit se contenter de divertir pendant que les citoyens sont privés d’informations ?
Ce que propose Fana Soumah, c’est une presse muselée, réduite à un simple instrument de distraction.
S’il faut parler de politique, ce sera guitare en main, chantant des louanges à Mamadi et son gouvernement. Sinon ? Silence radio , Parce que voyez-vous, en Guinée, le journalisme indépendant, c’est dépassé.
Désormais, pour avoir le droit de prononcer le mot « politique » à l’antenne, il faut le faire en rythme, avec un sourire béat et un refrain du style « Merci Mamadi, guide éclairé, soleil de notre destinée ».
Fana Soumah orchestre ainsi l’enterrement du journalisme libre en Guinée, avec un cynisme glaçant.
Il fallait oser , en quelques phrases, le ministre est devenu le symbole d’une époque où la vérité dérange, où l’on préfère l’ombre au débat, où l’on impose le silence sous couvert de directives gouvernementales.
Fana Soumah ne se contente pas de menacer la liberté de la presse, il l’enterre, pelle en main et sourire aux lèvres.
L’histoire retient déjà la définition même du nom Fana Soumah.l’architecte de l’extinction de la presse libre en Guinée
Abdoul latif Diallo
Journaliste d’investigation
Très très indépendant