Dans une affaire qui a fait couler beaucoup d’encre, les leaders du Front national pour la défense de la constitution (FNDC) ont été renvoyés des fins de la poursuite par le tribunal de première instance de Dixinn, ce mardi 13 juin. Oumar Sylla, plus connu sous le nom de Foniké Menguè, ainsi que Ibrahima Diallo et Saikou Yaya Barry, étaient poursuivis pour plusieurs infractions, telles que la participation délictueuse à un attroupement interdit, l’entrave à la liberté de circuler, la destruction d’édifices privés et publics, ainsi que des coups et blessures.
Le juge Kabiné Djènè Keïta s’est prononcé sur cette affaire hautement médiatisée, en déclarant les prévenus non coupables et renvoyant le ministère public et la partie civile à mieux se pourvoir. Cette décision intervient après que les prévenus aient été libérés, suite à près de neuf mois de détention jugés illégales par la défense.
Cette affaire a suscité de vives réactions au sein de la société guinéenne. Les leaders du FNDC étaient accusés d’avoir organisé des rassemblements non autorisés, entravant ainsi la liberté de circuler des citoyens. Des accusations de destruction d’édifices privés et publics, ainsi que de coups et blessures, pesaient également sur eux. Cependant, le tribunal a jugé que les preuves présentées n’étaient pas suffisantes pour établir leur culpabilité.
Pour les partisans de Foniké Menguè et ses coaccusés, ce renvoi des poursuites constitue une victoire et une reconnaissance de leur innocence. Ils estiment que cette affaire était motivée par des considérations politiques, visant à réprimer les voix dissidentes. En revanche, pour leurs détracteurs, cette décision soulève des interrogations sur l’indépendance de la justice et suscite des débats sur l’interprétation de la loi.
Le renvoi des poursuites marque une étape importante dans cette affaire controversée, mais les tensions restent palpables en Guinée. Les partisans des leaders du FNDC continuent de demander une justice équitable et dénoncent les atteintes aux droits de l’homme. De leur côté, les autorités guinéennes se trouvent face au défi de restaurer la confiance dans le système judiciaire et de favoriser un dialogue constructif pour apaiser les tensions politiques.
Il reste à voir si le ministère public et la partie civile décideront de se pourvoir en appel ou s’ils accepteront la décision du tribunal. En attendant, Foniké Menguè et ses coaccusés reprennent leur liberté, mais les cicatrices de cette affaire laissent une empreinte durable sur le paysage politique guinéen.
Abdoul Latif Diallo
Journaliste d’investigation