Quelle farce grotesque que cette nomination , Le général Baffoé, ce nom synonyme de larmes et de sang, est désormais ambassadeur en Guinée équatoriale.
Un criminel accusé d’avoir commandité les assassinats sur l’Axe, d’avoir ordonné de gazer un cortège funèbre, se retrouve récompensé par un poste prestigieux. Quelle ironie amère dans ce pays où la justice se fait complice du silence et de l’oubli.
On se demande quel miroir cassé utilise le général Doumbouya pour se regarder et parler de “non-recyclage des cadres du régime déchu”. Ce même général qui, hier, dénonçait la corruption et les abus, est aujourd’hui devenu le plus fervent recycleur de figures controversées.
Le CNRD, qui se targuait de justice et de réforme, montre jour après jour qu’il n’est qu’une pâle copie du régime qu’il prétendait combattre.
Où est la justice pour les 200 manifestants tués sur l’Axe pendant les manifestations ?
Où est la justice pour les familles brisées, pour les âmes fauchées par les balles et les grenades lacrymogènes ?
Elle a été enterrée sous les honneurs et les décorations offertes à ceux qui auraient dû répondre de leurs actes devant une cour pénale.
Doumbouya et son régime ont clairement choisi leur camp, celui de l’impunité, du cynisme et du mépris. Peut-être espèrent-ils que les cris des victimes s’éteindront avec le temps. Mais les blessures de l’injustice ne guérissent pas.
Nommer un homme comme Baffoé à un poste d’ambassadeur, c’est insulter la mémoire des morts, c’est cracher au visage de ceux qui réclament encore la vérité et la justice.
Le CNRD, à force de trahisons et de renoncements, n’est plus qu’un régime perdu, incapable de tenir ses promesses, et qui finira par être emporté par la colère qu’il a semée.
Abdoul Latif Diallo
Journaliste d’investigation
Très très indépendant