Mamady Camara, régisseur adjoint de la prison civile de Kindia, par ailleurs meneur principal de la grève générale en vue des gardes pénitentiaires est déjà en détention à la prison civile de Mamou depuis le jeudi 22 mars 2018.
Une manière d’étouffer la grève des gardiens de prison qui devait débuter le lundi prochain. Cette grève en perspective est menée par Mamady Camara qui n’en est pas à sa grande première. Déjà, le sieur Camara a été meneur de la grève des gardes pénitentiaires depuis 2010, qui avait abouti à l’obtention du statut particulier. C’est pourquoi, selon nos informations, les autorités judiciaires auraient entrepris de neutraliser le régisseur Mamady Camara. Et la méthode aurait été de piéger celui-ci pour l’incarcérer. Et de facto barrer la route aux grévistes en montant un piège dans lequel est tombé effectivement le régisseur Camara.
Mais comment ?
«Le régisseur adjoint a été mandaté d’accompagner un détenu du nom de Tidiane Camara à l’hôpital régional de Kindia pour les besoins de soins médicaux. Celui-ci étant condamné à cinq (5) ans de prison. Mais le hic, c’est que le détenu avait bénéficié d’une aide extérieure, en lui permettant d’être en possession d’une clef de la menotte. Arrivé à l’hôpital, le détenu a été menotté au lit par le régisseur où il devait recevoir des soins. Entre-temps, le régisseur adjt Mamady reçoit un appel téléphonique d’un procureur qui lui demande de se déplacer pour pouvoir mieux communiquer avec lui. C’est en ce moment que le détenu Tidiane Camara a défait la menotte avant de prendre la poudre d’escampette », narre notre source proche du milieu carcéral.
Informé de la situation, poursuit notre source, le procureur général près le Tribunal de première instance de Kindia a placé le régisseur Mamady sous mandat de dépôt à la prison civile de Mamou.
Pourquoi ? «C’est une stratégie pour la justice d’empêcher notre grève du lundi, en enfermant notre meneur. Alors qu’il s’est battu corps et âme pour la cause des gardes pénitentiaires. Récemment, c’est grâce à lui que les pénitenciers ont bénéficié la dotation en sac de riz de 50 kilos. C’est honteux que le ministre de la justice et le procureur général affirment qu’ils ne sont pas au courant de notre grève», déplore un garde pénitentiaire sous le sceaux de l’anonymat.
Abdoul Latif Diallo