Je me rappelle avant, il y avait des salles de cinéma dans les cinq communes de Conakry. À cette époque, le respect était né avec une programmation qui tenait compte des catégories d’âges c’est-à-dire les films de 16h- 18h étaient réservés aux enfants (12 à 17ans jusqu’à 19 ans hein), ensuite les films de 18h- 20h étaient réservés aux jeunes ( 20 ans à 35 ans) et enfin les films de 21h- 23h étaient réservés aux adultes et certains vieux bien sûr. Comme pour vous dire que tout n’était pas permis hein.🙄
D’abord, à cette époque, les films étaient sélectionnés de telle sorte que les frontières generationnelles soient maintenues et le respect soit toujours au top. Les jeunes et les adultes ne s’amusaient jamais dans un même endroit ou dans un même rancard , s’ils (jeunes et adultes) arrivaient à se croiser, les plus jeunes disparaissaient en un clin d’œil. L’éducation était bien présente et le droit d’aînesse était respecté.
Ensuite, un enfant de 12 ans n’osait pas regarder le même film que son grand frère surtout lorsque les parties embrasser ou se’xes sortaient à la télé. Et les enfants n’osaient pas rester au dehors jusqu’à 00h au risque de se faire corriger par un grand frère d’une autre mère.
En plus, je me rappelle encore qu’en ce moment, une personne plus âgée que toi pouvait te corriger proprement sans même demander ta famille où chercher à connaître tes parents où ton ethnie, Parce que tout simplement chacun devrait assurer sa responsabilité d’éducateur et montrer le bon exemple aux jeunes frères de son quartier ou de son secteur sans attendre les parents ou l’Etat.
Une chose est d’élever son enfant, une autre est de l’éduquer. Lui donner à manger, par exemple, est différent de servir de modèle en inculquant des valeurs culturelles qui relèvent de notre substrat. Or, c’est visiblement le contraire de ce que le commun des mortels observe ces derniers temps. Les cérémonies festives organisées par les adolescents, parfois à l’insu des parents pour se retrouver entre camarades, sont devenues des occasions de s’adonner au strip-tease.
De nos jours, malheur est de constater que tout est basculé, tout est bafoué, aucun respect entre les générations, aucune éducation, aucune formation des jeunes. Les jeunes filles se livrent à l’alcool, à la drogue, à la cigarette sans aucune considération de nos mœurs et valeurs.
Le constat est que la jeunesse africaine en général et celle guinéenne en particulier qui croit évoluer au rythme de la société occidentale perd les pédales en s’illustrant beaucoup plus par des actes déplorables que par ceux qui valorisent l’homme.
Ensuite, nous voyons les grands frères et les petits frères se partagent l’alcool, la drogue, la cigarette et même la femme. Eeh wotan après, certains viendront nous dire que oui c’est la mondialisation oubien dire que nous sommes au 21ème siècle. Comme pour dire la mondialisation est synonyme à la dépravation oubien le 21e siècle veut dire se détruire et supprimer toutes les barrières entre le bien et le mal ou mettre à terre nos valeurs sociales.
Vous n’êtes pas sans savoir que l’humanisme a quitté le cœur du guinéen, aucun respect pour les morts (parcourez les réseaux sociaux pour comprendre), aucune pitié pour les malades ou les plus pauvres qui meurent tous les jours par manque de moyens ou de nourriture.
Mais où va ce pays ? Pensez-vous que les politiques sont les seuls responsables de ce désastre ou de notre retard? Ne sommes-nous pas complices de la détérioration de nos mœurs et valeurs ?
La banalisation de la nudité et du sexe se normalisent dans nos sociétés. À force de voir des adultes vêtus de façon indécente, parler vulgairement et dévoiler leur intimité sans aucune gêne, il est fort probable que la dépravation des mœurs devienne quelque chose de banal
Les jeunes filles et garçons ne se gênent plus à faire de n’importe quoi dans les bars ou les boîtes de nuit et publier leurs mauvaises images sur les réseaux sociaux sans se faire de soucis qu’ils sont amis avec leurs parents.
Au moment où les autres cherchent à se réveiller et développer leurs pays, nous par contre, nous nous livrons à des manipulations politiques, à des conflits ethno-strategiques, à se faire du mal, à se dévaloriser et valoriser les autres pays. Quelle honte !
Où va réellement ce pays ? Voulez-vous me dire que personne n’a une dette envers ce pays ? Voulez-vous me dire que personne n’a une dette envers nos devanciers qui ont tout sacrifié pour nous? Voulez-vous me faire croire que le problème guinéen est uniquement politique ? Non, nous avons une dette envers ce beau pays et nos devanciers que leurs âmes reposent en paix.
Notre problème n’est pas que politiques, il est aussi social. Et d’ailleurs ce côté social de notre problème mérite l’attention citoyenne de tout un chacun. Sinon la vie de la jungle ne sera pas loin.
Ne ramenons pas tout le problème à la politique. Faisons un effort de nous aimer sans aucune considération politique ou ethnique et distinguons le social à la politique.
D’après une sagesse africaine, « on abat véritablement un arbre qu’en s’attaquant à ses racines. L’enfant sans discipline en sa jeunesse fera rarement fruit en sa vieillesse ». La restitution des valeurs commence donc par la reprise d’une bonne éducation de l’enfant ; tout en sachant ceci : « Éduquer un enfant consiste d’abord à s’éduquer soi-même » car tous les excès se paient chèrement. Parents, enseignants et adultes devront reprendre conscience que les enfants les imitent et s’inspirent de leurs attitudes pour fonder leur manière d’être, de sentir et d’agir.
Oumar DIANÉ, Citoyen libre