La victoire de Trump lors de cette élection présidentielle illustre un équilibre puissant entre la peur et l’amour, une dynamique longuement débattue en politique. Niccolò Machiavel a fameusement affirmé dans Le Prince qu’« il est bien plus sûr d’être craint qu’aimé », car la peur est un moteur plus fiable que l’affection, qui peut être éphémère. La peur commande le respect, établit l’autorité, et peut créer une stabilité, car les gens sont moins enclins à s’opposer à quelqu’un qu’ils craignent. Cependant, elle peut aussi générer du ressentiment si elle n’est pas équilibrée par le respect et la justice.
Dans le cas de Trump, il a atteint cette dualité : une base de partisans dévoués qui l’aiment profondément, lui font totalement confiance et le perçoivent comme un leader en phase avec leurs valeurs et préoccupations. Cette loyauté semble inébranlable, renforçant sa position et son influence. En revanche, Trump inspire la peur chez ses adversaires et même chez certains dirigeants internationaux. Son imprévisibilité, sa rhétorique de leader autoritaire et sa volonté de défier les normes en font une figure redoutable sur la scène mondiale, poussant ses adversaires à anticiper prudemment ses prochains mouvements.
Cette combinaison d’amour de sa base et de crainte de ses opposants a alimenté son retour politique, soulignant l’efficacité d’un leader capable de susciter à la fois l’admiration et la prudence. Dans la politique d’aujourd’hui, trouver un tel équilibre pourrait être plus impactant que de choisir l’un au détriment de l’autre, permettant à un leader de sécuriser une influence durable à travers un mélange de confiance et d’autorité.
En fin de compte, en tant que politicien, on ne peut pas se reposer uniquement sur la popularité pour accéder au pouvoir. Il faut du courage et de la détermination pour affronter les défis de front ; les lâches perdront toujours face aux leaders intrépides prêts à prendre des risques audacieux et à affronter l’adversité sans faillir.
Abdourahmane Diallo
Expert guinéen-américain en géopolitique et scénarios macroéconomiques, travaillant chez Morgan Stanley et consultant international en géopolitique et géoéconomie.