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L’Argentine de Messi a touché le fond, autopsie d’un naufrage

Humiliée par la Croatie, l’Argentine se dirige tout droit vers la sortie dans ce Mondial 2018. Mais ce n’est pas un scandale au vu du piteux visage pr

La gifle du mois de mars dernier contre l’Espagne (1-6) n’était finalement pas qu’un accident de parcours, mais bien avertissement. L’Argentine de Jorge Sampaoli, construite autour de Leo Messi, n’a pas la carrure d’un futur champion du monde. Non, elle n’est même pas digne de franchir le premier tour. Et le scénario qui semble se présenter, à savoir une élimination précoce, apparait comme le dénouement logique pour une sélection qui manque de tout et en premier lieu d’idée directrice.

Sur le papier, et en dépit de l’absence de Mauro Icardi, cette sélection présentait quelques atouts intéressants. Sur le terrain, la vérité était toute autre. Ni sur le premier match contre l’Islande, et encore moins sur le second face à la Croatie, l’Argentine n’a été capable de produire un jeu conforme à son statut et aussi à son histoire. Il y a, bien eu, par bribes quelques séquences intéressantes, mais elles étaient trop peu nombreuses. C’est plutôt la médiocrité qui a prévalu, et ce dans tous les compartiments.

Sampaoli s’est raté sur toute la ligne

Auteur du dégagement manqué qui a débouché sur le premier but, le gardien Willy Caballero va probablement concentrer l’essentiel des critiques dans son pays. Néanmoins, il serait presque injuste de le désigner comme seul responsable de cette déroute, tant le naufrage a été collectif. Il s’est, certes, loupé mais sa bévue aurait été anecdotique si le reste de l’équipe avait su faire le travail. Un peu comme ça avait été le cas de l’Espagne qui avait su consoler son portier David De Gea en produisant une prestation de tout premier ordre contre le Portugal (3-3).

Non, le mal de l’Argentine est bien plus profond et ne s’arrête pas au niveau de son portier. Lors de ce duel face aux Croates, ce qui a été criant c’est l’incapacité de l’équipe à imposer sa loi, à prendre à la gorge son opposant et à pousser jusqu’à réussir à forcer la décision. Une impuissance qui était déjà manifeste lors de la campagne de qualifications. Des manquements qui n’ont pas été corrigés et la sanction, au plus haut niveau, ne pouvait qu’être conséquente.

Et que dire des choix de Sampaoli ? À sa nomination au poste d’entraineur, ce dernier avait suscité beaucoup d’espoirs en raison du travail qu’il avait accompli avec le Chili. Au final, c’est à se demander si l »Albicelest’e n’était pas mieux structurée et plus redoutable sous la direction de ses prédécesseurs, Edgardo Bauza et Gerardo Martino. L’ex-entraineur de Séville n’a jamais été en mesure d’influer sur le cours du match et devant son banc, à travers son body language, il est apparu au moins aussi déboussolé que ses protégés.

Avant même d’évoquer les changements qu’il a opérés, même ses décisions de départ prêtaient à contestation. Pourquoi avoir aligné une défense à trois, alors que sa sélection était justement en quête de certitudes derrière. Une tactique en 3-4-3 face à un adversaire du calibre de la Croatie ce n’était peut-être pas la meilleure solution alors que le premier besoin est de se rassurer. Ensuite, pour un match d’une aussi grande importance, n’était-ce pas mieux de faire appel aux éléments d’expérience plutôt que de lancer dans le grand bain des néophytes Meza, Acuna et Tagliafico. Les craintes d’avant-match se sont vérifiées et la succession des évènements contraires n’a fait que confirmer que cette équipe était trop tendre pour espérer valider un bon résultat.

Messi n’a pas montré l’exemple

La responsabilité de Sampaoli est engagée, au même titre que celle de son capitaine, Lionel Messi. D’aucuns relèveront que le Barcelonais ne peut pas tout faire. Or, il existe une nuance entre ne pas pouvoir tout faire, et ne rien faire. Car oui, sur ce match, ‘La Pulga’ a failli et dans des proportions presque inédites depuis qu’il porte ce maillot ciel et blanc. Aligné sur le côté gauche de l’attaque, il n’a absolument pas pesé sur le match. Ses coéquipiers ont bien tenté de le servir, mais soient ils le faisaient dans de meilleures conditions, soit c’est lui qui faisait les mauvais choix et perdait le ballon trop rapidement. En comparaison avec le premier match contre l’Islande, qui n’était pourtant pas une référence, il a touché deux fois moins de ballon (49 contre 116), fais deux fois moins de passes (32) et tenté 10 tirs de moins (1 contre 11, dont aucun cadré). Quand on ajoute à cela, la baisse de sa précision sur les passes (de 85% à 75%) cela met suffisamment en évidence son match totalement manqué.

Messi n’a pas eu son rendement habituel, et outre son (in)activité avec le cuir, c’est à travers son attitude qu’il a manqué à son devoir. Il avait le brassard autour du bras, mais à aucun moment il ne s’en est montré à la hauteur. Pour un joueur élevé au rang du patron de l’équipe, et à qui on prête le pouvoir de décider de qui peut être sélectionné ou pas, il a énormément déçu. Certes, durant sa carrière, il ne s’est jamais démarqué par ses coups de gueule ou ses grands discours, mais il y avait un minimum à assurer pour quelqu’un qui est censé être le leader. Avant même le coup d’envoi, pendant les hymnes, on l’a vu se prendre la tête entre les deux mains. Ce geste peut être interprété de différentes façons, mais ce qui est sûr c’est que ce n’était en aucun cas un signe de confiance ou de détermination. Dans l’histoire de football, on a connu des capitaines beaucoup plus inspirants, bien que moins doués balle au pied.

besoccer

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