Dans sa tentative de séduction, le caporal légionnaire Mamadi Doumbouya, en plus de téléguider des mouvements et manifestations de soutien, mise sur les prétendues œuvres de bienfaisance et de charité de son épouse. Et malheureusement, cette dernière qui ne comprend absolument rien de la Guinée commence à entrer, consciemment ou inconsciemment, dans le jeu de son époux.
Il est important de relever tout d’abord que Mme Lauriane Darboux n’est pas » Première Dame de la République » dès lors que son mari n’est pas un président de la République mais un chef de junte, un putschiste. Se présenter ou accepter d’être présentée comme » Première de la République » n’est rien d’autre qu’une usurpation de titre.
Ensuite, Mamadi Doumbouya doit comprendre que même si les Guinéens en donnent l’impression parfois, ils ne sont pas dupes. L’opération de charme entreprise à Kindia et à Boké fait partie de recettes déjà connues des Guinéens. Elle a cependant l’avantage de prouver aux Guinéens que le putschiste en chef est véritablement dans la politique politicienne. Mettre au devant de la scène son épouse s’inscrit dans cette optique.
Quoi qu’on puisse leur reprocher, le Capitaine Moussa Dadis Camara et le Général Sekouba Konaté s’étaient gardés d’afficher leurs épouses. Très peu de Guinéens connaissaient les épouses et enfants de ces deux présidents. Au contraire, Mamadi Doumbouya exploite à fond l’image de son épouse et celle de ses enfants. Sait-il que les Guinéens ne sont pas des attardés mentaux et comprennent parfaitement les raisons de cette surexploitation de l’image de sa famille ? À malin, malin et demi.
Enfin, son épouse a beau être une Française bon teint, les Guinéens n’en ont cure. Il doit dégager au plus tard le 31 décembre 2024. Ce délai est non négociable. Aussi intelligent ou stratège soit-il, il n’est pas plus intelligent ou stratège que l’ensemble des Guinéens.
SEKOU KOUNDOUNO
RESPONSABLE DES STRATÉGIES ET PLANIFICATION DU FNDC