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Malversations à l’OGP : Mandian Sidibé entraîne tout le Conseil d’administration dans sa chute

Le 31 décembre dernier, alors que la plupart des foyers célébraient l’arrivée de la nouvelle année, Mandian Sidibé, ex-directeur général de l’Office Guinéen de Publicité (OGP), inaugurait sa nouvelle résidence temporaire à la maison centrale de Conakry. À ses côtés, son directeur administratif et financier (DAF) et son comptable. Une triple chute qui a fait la joie des punaises de la maison centrale, lesquelles auraient trinqué avec un « sang vitaminé » en guise de réveillon.

Mandian Sidibé, face à un océan d’accusations de malversations , a choisi une stratégie pour le moins atypique  « Il n’a pas mangé seul », clame-t-il devant les enquêteurs de la Cour de répression des infractions économiques et financières (CRIEF). Selon lui, la table était bien garnie et les convives nombreux.

Parmi les noms cités, celui de Thierno Mamadou Bah, président du conseil d’administration (PCA) et « conseiller personnel du président ». Avec plusieurs milliards de francs guinéens détournés, Thierno Mamadou Bah se serait offert une villa somptueuse à Dinguiraye et une maison monumentale à Tombolia. « De simples conseils ne financent pas de telles constructions », murmure-t-on dans les couloirs du pouvoir.

L’OGP, souvent surnommée « la vache laitière » du ministère de l’Information, membre du conseil d’administration à  servi de buffet à volonté. Adèle Camara, chef de cabinet, et Thianguel, secrétaire général dudit ministère, figurent également sur la liste des accusés dressée par Mandian Sidibé. À croire que dans ce ministère aussi aride que le désert de Kalahari, seuls les cadres savaient trouver les oasis de richesse.

Si Mandian Sidibé est aujourd’hui présenté comme le coupable idéal, certains se demandent comment un seul homme aurait pu détourner des milliards sans la complicité active ou passive de son conseil d’administration. Rappelons qu’un conseil est censé être un organe de veille et de contrôle. Qui doit éviter les dérives, analyser les résultats semestriels, proposer des solutions, valider les comptes et orienter les perspectives futures.

Mais ici, tout  indique que le CA de l’OGP a failli à sa mission. Comment expliquer, autrement, que l’entreprise ait sombré au point de ne plus pouvoir payer ses travailleurs pendant six mois ? « Une telle catastrophe n’est possible qu’avec une complicité interne », soutiennent des experts en gouvernance.

La CRIEF, désormais au cœur de cette affaire, devra faire preuve de perspicacité pour démêler l’écheveau. Si la vérité est réellement recherchée, cette enquête pourrait bien révéler l’ampleur des dysfonctionnements au sein de l’OGP et, plus largement, des institutions publiques.

Et le président devrait, pour le moment, mettre son conseiller personnel à la porte , question de ne pas transformer la justice en un théâtre d’ombres. Parce que, soyons clairs, si le conseiller le plus proche du président est cité dans un détournement monumental, c’est un peu comme un serpent qui s’invite dans ta cuisine, on ne l’installe pas à table avec une serviette, on lui coupe la tête sans cérémonie.

Mandian Sidibé est-il le capitaine maladroit d’un navire ayant pris l’eau ou le bouc émissaire idéal pour un système gangrené ? Une chose est certaine , la responsabilité, collective par essence, ne peut être diluée dans le seul sang de l’ex-directeur général.

Abdoul Latif Diallo 

Journaliste d’investigation 

Très très indépendant 

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