Les attaques menées sur le territoire guinéen depuis la Sierra Leone et le Libéria en septembre 2001 par des rebelles lourdement armés, venus de ses pays voisins, affichaient une ambition claire de renverser le régime du président Lansana Conté, chasser les militaires du pouvoir et installer la démocratie à Conakry. Sur le terrain, ces velléités sont remplacées par les sinistres pratiques guerrières déjà constatées lors des guerres civiles libériennes et sierra-léonaises
Les attaques lancées depuis Macenta, Kissidougou, Gueckedou en passant par Forécariah n’ont laissé que d’amoncellement de ruines
L’armée n’a jamais vraiment digéré que la protection du territoire soit laissée à des supplétifs. C’est ainsi que le gouvernent guinéens a fait appel aux jeunes volontaires, qui ont été vite enrôlés pour gonfler l’effectif de l’armée guinéens afin de protéger son territoire déjà violé par les rebelles.
Mohamed Conté Alias Souka était un de ses fils du pays à répondre à l’appel du président en s’enrôlant dans le volontariat pour défendre sa chère patrie le long de la frontière de pamelapou (Forécariah).
« Quand les rebelles ont attaqué la Guinée sur plusieurs fronts, l’armée avait besoin d’effectif pour combattre les ennemis, je me suis vite fait enrôler, et passer quelques jours d’apprentissage au maniement d’arme. J’étais engagé, excité et très motivé au combat. Et j’étais toujours en première ligne de combat, sans peur, j’ai tué assez de rebelles, j’allais jusqu’a dans les zones rouges pour combattre les rebelles. Là où les militaires n’osaient pas aller, j’étais toujours devant pour leurs motiver», raconte Souka
«Je me suis fait vite un nom au seins de la troupe , tout le monde parlait de moi , parce que j’avais le courage de combattre les rebelles . Je ne reculais jamais devant l’ennemi. Je prenais garde même si ce n’est pas mon tour. Sékou Resco Camara, ancien gouverneur me donnait l’argent pour prendre garde à sa place, je n’avais pas peur de la mort et j’étais fier de combattre pour mon pays » , se confie Souka .
Mais derrière cet appel du président aux jeunes volontaires de la Guinée pour aider l’armée à sauvegarder son territoire il y avait eu une promesse de recrutement de tous les jeunes volontaires ayant participé au combat au sein de l’armée après la victoire. Une promesse respectée par le défunt président. Mais malheureusement, il y a eu beaucoup de frustration et de déception.
«Après la rebellion, tous ceux qui avaient des relations ont pu intégrer l’armée ils ont eu leurs matricules. Mais moi Mohamed Conté Souka qui ait combattu les rebelles sans repit, mon matricule a été vendu. J’’ai marché auprès de mes chef, et personne n’a pu faire quelque chose pour moi », déplore Souka
«Si aujourd’hui je suis devenu ce que je suis, c’est la faute à l’Etat guinéen L’Etat guinéens m’a trahi, il m’a appris à manier toute sorte d’arme, á tué, et après il m’a abandonné alors que je lui ai servi loyalement. Personne ne souhaite être ce que je suis aujourd’hui, mais la trahison de l’Etat guinéen et le désespoir m’ont conduit sur un mauvais chemin », regrette celui qui est devenu un bandit de grand chemin et se trouve aujourd’hui bien malgré lui derrière les barreaux.
Abdoul Latif Diallo
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