Dans cette farce aux airs de tragédie, Moussa Cissé, le Balthazar de l’économie guinéenne, joue son rôle à la perfection.
Lui, l’homme qui a su détourner des milliards sans jamais sourciller, s’enfuit, non sans panache, loin des rumeurs et des regards, direction Paris.
Là-bas, il mène une existence paisible, presque somptueuse, financée par l’argent des contribuables guinéens qui, eux, peinent à joindre les deux bouts.
Pendant ce temps, les promesses de lutte acharnée contre la corruption fusent, surtout du côté du chef de la junte, lequel, ironie du sort, appelle son complice à rentrer en bon patriote.
Ce chef de la junte, pourtant tout puissant, promet qu’il ne tremblera pas face aux corrompus. Une déclaration qui résonne comme un coup de vent, sans action concrète derrière.
Pas une poursuite judiciaire en vue contre Moussa Cissé, ce “Balthazar” dont l’opulence indécente est aussi visible qu’un éléphant au milieu d’une pièce.
Et que dire du procureur de la CRIEF, ce chevalier blanc auto-proclamé, qui avait lavé Moussa de tout soupçon il n’y a pas si longtemps.
Le même homme, aujourd’hui, refuse d’ouvrir un dossier pourtant rempli à craquer de preuves. Peur, peut-être, que sa propre main ne soit éclaboussée par la boue qu’il a contribué à entasser.
La justice, ici, est enfermée dans un jeu de dupes, évitant soigneusement de lever le voile, de peur de dévoiler ses propres vilains secrets.
Mais les murs ont des oreilles, et même les rideaux épais des palais dorés de Paris laissent passer quelques murmures.
Car tôt ou tard, la justice, la vraie, celle qui ne tremble pas sous le poids des billets ou de l’influence, finira par frapper à la porte de ce Balthazar des temps modernes.
Et ce jour-là, ni Paris, ni même les ombres protectrices de la junte ne pourront le sauver.
Joyeux anniversaire à Moussa Cissé le Balthazar de l’économie guinéenne .
Abdoul Latif Diallo
Journaliste d’investigation
Très très indépendant