Après trois années d’une politique « zéro Covid » draconienne, la grogne populaire en Chine est telle que le régime communiste est confronté à une vague de contestation inédite depuis le mouvement pro démocratie de Tiananmen en 1989. Les autorités peinent à répondre au ras-le-bol d’une population exaspérée et frustrée. Entretien avec le sinologue Jean-Philippe Béja, directeur de recherche émérite au CNRS-Sciences politiques Ceri.
Évidemment, l’idée étant que les mobilisations s’arrêtent faute de combattants. Si on veut éviter que la contestation se répande dans l’ensemble du pays, le meilleur moyen est en effet de ne pas avoir d’étudiants dans les universités. On pense qu’une fois les étudiants répandus partout en Chine, ils ne pourront plus se regrouper pour organiser de nouvelles manifestations. C’est une manière assez efficace d’empêcher la mobilisation estudiantine de se développer.