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« Pour l’instant, nous ne reconnaissons pas les syndicats de l’administration parlementaire » soutient le Secrétaire général du CNT

Quelques jours après la publication de la plateforme revendicative de la section syndicale de l’administration parlementaire, le Secrétaire général a réagi dans une interview accordée au site Depecheguinee.com. 

Dans cette interview, M. Souleymane Touré a démonté les arguments avancés par la lettre revendicative de la section syndicale avant de déclarer ignorer l’existence de ce syndicat au Parlement.

La plateforme revendicative avait été rendue publique quelques jours plus tôt par la section syndicale de l’administration parlementaire. Cette plateforme contenait des demandes pour l’amélioration des conditions de travail des employés de l’administration parlementaire. 

Parmi les points soulevés, figuraient, entre autres, l’augmentation de salaires et le paiement des primes de session.

Depecheguinéee : présentez-vous à nos lecteurs !

Soulemane Touré :  Je suis Souleymane Touré, Secrétaire général du Conseil National de la Transition (CNT).

Depecheguinée : Nous avons reçu une copie de la plateformes revendicative d’une section syndicale de l’administration parlementaire.

Merci beaucoup M. Diallo ! Peut-être qu’il faut essayer de contextualiser la situation que nous vivons actuellement au Conseil National de la Transition. Lors de ma prise de fonction en avril 2022, trois mois après, on avait été saisi par un groupe de travailleurs sur la base d’une lettre qui nous avait été transmise par une section de l’USTG. C’était la lettre du 3 juin que nous avons enregistrée chez nous ici. Et cette lettre était relative à l’information sur l’installation d’une section syndicale des personnels parlementaires à l’Assemblée nationale. Donc depuis le 29 janvier 2022, à la réception de cette lettre, le président du Conseil national de la transition m’a saisi pour recevoir le représentant de l’USTG pour essayer d’échanger avec eux sur le contenu de leur lettre. Ce qui a été fait au courant mois de juin 2022. Je les ai reçus. J’ai reçu le Secrétaire général, un certain M. Keita, qui était accompagné de trois travailleurs à l’administration parlementaire qui disaient faire partie de ce groupe de syndicat dont il est question. Lors de la réception de M. Keita, on en a échangé les amabilités. Donc, ils ont rappelé un peu le contexte de la création et de l’affiliation de ce groupe à l’USTG. Mais ce qui est ressorti de nos échanges, c’est qu’il a été remarqué que cette installation s’est faite dans une période charnière entre le 5 septembre 2021, et avant l’installation du Conseil national de la transition, c’est-à-dire avant même la nomination des membres du Conseil national de la transition le 22 janvier 2022, à plus forte raison le 5 février 2022 qui était la date d’installation du Conseil national de la transition.

Donc, sur cette question, j’ai fait observer à mes interlocuteurs qu’il serait intéressant de mieux comprendre la situation parce que selon le contexte, on a vu que la date d’installation a été effectué le 29 janvier 2022 et la mise en place du dénommé bureau des syndicats des travailleurs du CNT a été effectué le 14 janvier 2022. En regardant bien cette période, on constate qu’on était dans un vide en quelque sorte. Parce que si la prise de responsabilité du CNRD s’est effectuée le 5 septembre 2021, et que la nomination des conseillers nationaux a été effectuée le 22 janvier 2022, l’installation des membres du Conseil national a eu lieu le 5 février 2022, si on observe l’installation et la mise en place du bureau qui sont intervenues en janvier 2022 pour moi, ça posait problème. Ça posait un problème. Et le problème, c’était la reconnaissance de cette entité comme étant un groupement syndical à l’absence d’une autorité administrative compétente à l’espèce. Donc, on a échangé sur cette question, mais on leur a dit de toute évidence que nous ne sommes pas là pour être en contradiction avec qui que ce soit, parce que ma nomination en tant que Secrétaire général, c’est d’avoir en charge l’amélioration des conditions de travail des travailleurs de l’administration parlementaire. Et vers ces objectifs, nous souhaitons nous retrouver dans des situations où nous pouvons offrir le mieux, pour améliorer cette situation pour ne pas qu’il y ait une contradiction entre les autorités du moment et les travailleurs. Donc, c’est dans ce sens-là que nous nous sommes attelés depuis un bon moment. Voilà ce que je peux expliquer un peu le contexte de l’existence de ce groupe dénommé groupement des syndicats de l’Assemblée nationale.

Depecheguinée : dans leur plateforme revendicative, les syndicats réclament le paiement des primes d’ancienneté. Que pensez-vous de cette revendication ?

Ça, c’est une évidence. Comme on le dit, nous sommes dans un contexte de rectification institutionnelle. La situation qui est en train de se décrire, le CNT a hérité de ce passif et dans cet héritage les autorités du moment du CNT ont décidé de prendre leurs responsabilités, celle d’améliorer les conditions qu’on a trouvé ici.  Et pour arriver à l’amélioration des conditions de travail, le CNT s’est engagé dans des réformes. Ces réformes ont porté dans un premier temps sur le contrôle et ont consisté à la maîtrise de l’effectif qui était là. Donc, il fallait d’abord savoir qui est travailleur de l’administration parlementaire pour pouvoir lui faire bénéficier d’un certain nombre de droits et prestations.  Dans ce travail, le CNT a mis en place plusieurs commissions et a fait intervenir même des cabinets d’audit. Ce travail a abouti à l’assainissement du fichier de l’administration parlementaire. Cet assainissement a porté sur un certain nombre d’aspects. D’abord, sur l’effectivité des travailleurs, mais aussi sur le contrôle de la qualification des travailleurs, en ce qui concerne les diplômes qui sont ici. Donc, une reconnaissance de la qualité du personnel. En troisième position, c’est de lutter aussi contre ce qu’on appelle le double mandatement. C’est que le CNT a hérité d’une administration ou on retrouvait non seulement des agents de la Fonction publique qui prenaient à la fois un salaire à la Fonction publique et un salaire à l’administration parlementaire. Ce qui était inconcevable pour nous parce qu’il y avait de l’iniquité au moment où la politique du CNRD aujourd’hui est d’assainir complètement les fichiers de l’administration publique et celui de la Fonction publique. Donc, le CNT a estimé qu’il fallait vraiment maîtriser l’effectif du personnel. Et j’avoue qu’au moment où je vous parle, toutes ces réformes ont porté, parce que les résultats de ces différents contrôles sont alarmants. On a vu ici sur le cas d’espèce que vous avez rapporté, des agents qui avaient des diplômes de BTS étaient mieux payés que les gens qui avaient des diplômes d’études supérieures ou qu’un planton pouvait avoir un salaire supérieur à un cadre d’une direction avec son niveau d’études considérable. Donc, le CNT a estimé que dans ce travail-là, il fallait d’abord rétablir l’équité et la justice sociale au sein de l’effectif même des fonctionnaires. Ce travail a permis de maîtriser l’effectif, et comme vous le savez, l’une des dernières réformes, c’est que la direction des ressources humaines est en train de dresser une base de données effective pour savoir exactement quel est le nombre de travailleurs que nous avons ici. 

Ensuite, on a même mis en détachement toutes les personnes qui étaient en double mandatement. On a à peu près une centaine mais on a dit que ce n’est pas une chasse à la sorcière, plutôt une position administrative qui est inscrite dans une loi. La position de mise en détachement n’est pas préjudiciable au statut du travailleur de l’administration publique, mais c’est un choix à faire parce que vous ne pouvez pas être ici et prendre à la fois un salaire à la fonction publique. Toutes ces réformes initiées par le président Dr Dansa Kourouma visent  juste à créer les conditions de la revalorisation des indemnités que nos travailleurs perçoivent ; ce qu’on peut appeler salaire. Et à la date du mois de février 2023, le président a pris un arrêté de revalorisation du salaire ; disons,  les indemnités des travailleurs à hauteur de 50% qui entrent progressivement. Les 35% sont entrés en vigueur au mois de février. Et les 15% vont commencer à être payés au mois de juin. 

Donc, ce qui s’explique simplement sur leur première revendication, sur l’augmentation du salaire. Pour nous, ça ne se justifie pas même si c’est un droit mais aujourd’hui avec l’effort fourni par le CNT dans ce sens, vous ne pouvez pas trouver autour de nous dans les institutions républicaines, une institution ou un organe de la transition qui a pu mettre en œuvre ce genre de réforme. Et ce sont des réformes qui sont vérifiables. Vous pouvez sortir demander à tous les travailleurs les salaires qu’ils prenaient. Si je prends l’exemple aujourd’hui, ils se retrouvent avec la moitié de leurs salaires augmentés. 

En ce qui concerne l’ancienneté, pour nous, ce qui nous inquiète aujourd’hui, c’est de nous consacrer à l’amélioration de la condition générale de tous les travailleurs. Et comme je l’ai dit, c’est quelque chose dont on a hérité, et on ne va pas se limiter là par ce qu’on estime que le CNT doit faire une rectification institutionnelle. L’administration que nous devons laisser à la nouvelle assemblée nationale doit être une administration avec des fonctionnaires à l’abri de tous besoin dont les conditions de travail ont été améliorer surtout les plans. Que ce soit sur le plan de prise en charge sur les indemnités, mais aussi que ce soit sur des questions à lien avec les protections sociales dont il bénéficie au niveau de la caisse nationale. L’exemple le plus frappant, le CNT a hérité d’un protocole d’accord qui avait été signé par la huitième législature. Qui avait initié une réforme d’affilier tous les travailleurs de l’administration parlementaire à la caisse nationale de la sécurité sociale. Et dans ce protocole d’accord. On avait constaté qu’il fallait faire un rachat pour un certain nombre de travailleurs, qui était au nombre de 585, pour permettre à ceux-ci de bénéficier d’un certain nombre de droits et de prestations sociales. Ce qui va nous permettre de traiter la question de la prise en charge médicale. Je vois dans leur plate-forme de revendication qu’il demande une prise en charge médicale de 100 % . Pour qui connaît la sécurité sociale. On sait qu’il y a des obligations qui pèsent sur patron, mais aussi qu’il y a des obligations qui pèsent sur le travailleur. Aujourd’hui à date les obligations qui pèsent sur le patron du conseil national de la transition, c’est le paiement qu’on appelle la cotisation patronale. Et cette cotisation patronale est régulièrement payée parce que la volonté c’est de corriger les actifs ou le passif des anciennes assemblées qui se sont succédé. 

Deuxièmement on a constaté dans la réforme que beaucoup de travailleurs et ne payent pas leur cotisation et cela ça se comprend parce qu’avant les travailleurs ici ils étaient au système de billetage . Pour sécuriser leur salaire le CNT a exigé que tous les travailleurs soient virés. Mais depuis que ces travailleurs ont été virés presque la majorité ne paye plus la cotisation ouvrière. En parlant de prise en charge il y’a un certain nombre de droit sur la prise en charge médicale qui leur aient octroyés au niveau de la caisse nationale de sécurité sociale. Mais à l’absence de la régularisation de leur situation ce qu’on est en train de gérer cas par cas aujourd’hui, il se trouve que cette question elle est inopérante dans ce sens qu’eux même ils refusent de payer pour pouvoir avoir accès aux droits qui sont les leurs.  Depuis que le CNT est là, ce qui n’a pas été fait aux temps des assemblées nationales qui se sont succédés, vous avez la preuve ici que ce qui concerne le remboursement des frais médicaux depuis que le CNT est là beaucoup de travailleurs ont bénéficié. Un exemple sans citer de nom un travailleur qui a bénéficié de 17 .500.000 fg de remboursement de frais médicaux. Cela démontre la volonté du CNT à faire la prise en charge médicale une priorité pour l’amélioration du bien-être des travailleurs.

Question : Augmentation des primes de de session 

La particularité de ces primes il faut qu’on vous explique. Avant l’assemblée nationale avec deux sessions dans l’année. Une session des lois et une session budgétaire. Mais aujourd’hui si vous regarder le règlement intérieur, c’est une session permanente. Donc si avant les gens bénéficiaient des primes par rapport aux deux sessions, aujourd’hui les gens bénéficient des primes sur l’année, c’est à dire sur la session permanente. Et si vous regarder le montant des primes que les gens perçoivent aujourd’hui, qui est une prime égalitaire pour tout le monde vous comprendrez que ce qu’eux même ils revendiquent et ce que le CNT leurs offrent comme primes sa améliore considérablement les indemnités qu’ils perçoivent.

Depecheguinee : ils réclament aussi les primes de carburant ?

Sur cette question de transport, nous avons une prise en charge qu’on appelle le carburant comme dans tous services. Si vous regardez bien comme vous êtes journaliste vous allez faire d’autres investigations, vous allez voir que tous les travailleurs selon leurs rangs, certains bénéficient de ce qu’on appelle le carburant qu’on donne trimestriellement, le montant est considérable, du chef de section jusqu’au plus haut. Donc, si on parle de transport, quelle est la différence entre le carburant qu’on donne et le transport. Sur cet aspect, le CNT assure vraiment ses responsabilités, ses engagements dans ce sens.

Deuxièmement, le CNT a des moyens logistiques à sa disposition. Aujourd’hui, nous avons trois grands bus et deux petits bus. Et les bus là desservent les trois grands axes, à savoir la route de prince autoroute et celle de Taouyah. Avec toutes ces conditions réunies, pour nous, cette question ne se pose pas. Malgré les moyens logistiques, les travailleurs perçoivent leur prime mensuelle de carburant sur leur salaire.

Depecheguinee : les syndicats réclament aussi le paiement du 13e mois ?

Il faut voir quel est le statut. Sur cette question, je leur demande est-ce qu’il y a 13e mois à la Fonction publique. Quand vous prenez les indemnités, ils sont budgétisés au niveau de l’Etat. Ce sont des agents publics. Ils ne sont pas des agents des banques. Si dans un texte de la Fonction publique le 13e mois est payé, je vous dirai que c’est leur droit. 

Depecheguinee : votre mot de la fin ?

De cette situation de syndicat, nous ne disons pas non, nous ne disons non pas oui non plus, pour la simple raison que comme je vous l’expliquais tout au départ de ma communication, l’installation et la mise en place du bureau ont été faites à un moment où il y avait un vide institutionnel, où il y avait l’absence totale d’une autorité qui représentait réellement l’institution. Parce que du 5 septembre au 22 janvier, si vous remarqué, ils ont été soi-disant installé le 14 janvier 2022. Les membres du CNT ont été installé dans leur fonction le 5 février. Si nous prenons la volonté des nouvelles autorités, c’est-à-dire, du CNRD et la première autorité du Conseil national de la transition avec toutes les réformes qui ont été engagées, je considère que nous devons savoir garder raison, pour la simple raison que tout ce qui a été fait, c’est en faveur de l’amélioration des conditions de travail des travailleurs. Les autorités du CNT sont soucieuses de l’amélioration des conditions de vie des travailleurs. Pour l’instant, nous ne reconnaissons pas les syndicats de l’administration parlementaire, de par leur mode de création, de par leur mode de mise en place qui est intervenu à un moment où les membres du CNT n’étaient pas nommés, les autorités du CNT n’étaient pas installées dans leurs fonctions.

Interview réalisée par Abdoul Latif Diallo

Journaliste d’investigation

622 02 22 99

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