Accusé pour diffamation et injures sur Facebook et poursuivi en justice au tribunal de première instance de Dixinn par l’ancien Bâtonnier Me Mohamed Traoré, le juriste Sékou Oumar Camara a comparu malade ce jeudi le 2 mars dernier devant le tribunal délocalisé à la mairie de Dixinn pour la suite des débats.
L’ancien bâtonnier, assisté par sept avocats dont l’ancien ministre de la Justice Me Mory Doumbouya, Me Pépé Antoine Lamah, membre du conseil de l’ordre étaient prêts à en découdre avec le juriste Sékou Oumar Camara qui n’avait qu’un seul conseiller.
Ce procès engagé par l’ancien Bâtonnier Me Traoré qui peine d’ailleurs a prouvé devant le tribunal l’accusation portée à son encontre sur les examens frauduleux, a cèdé la place à l’intimidation des avocats de la défense.
Quelques jours après la première audience de comparution du juriste S.O Camara au Tribunal de première Instance de Dixinn, le Barreau de Guinée a convoqué Me Modiba Camara, avocat de Sékou Oumar Camara à comparaître devant le Conseil de discipline le vendredi 17 mars 2023, à 15H, au siège de l’Ordre.
Il est reproché à Me Modibo Camara d’avoir fait des publications sur les réseaux sociaux à caractère demeuré, discourtois, non confraternel et offensant contre Me Mohamed Traoré ; alors que nullement Me Modibo n’a mentionné son nom dans son post.
Le plus désopilant, le vendredi 3 mars l’autre conseil du juriste S.O Camara, Me Mansaré qui était présent le jeudi dernier près de son client, a appelé son client pour désister dans son dossier.
Selon l’avocat, Me Traoré a appelé sa maman et son maître de stage pour leur demander de lui dire de se retirer dans ce dossier. Et Me Mansaré a signifié à son client par voie téléphonique qu’il ne peut pas désobéir à sa maman encore moins son maître de stage. Il s’est donc retiré de ce dossier rocambolesque de diffamations et d’injures.
Le droit et la force des arguments ont cédé la place à l’intimidation des avocats de la défense et toutes personnes qui souhaitent aider le juriste S.O Camara dans ce dossier.
Si les avocats de la défense subissent une telle intimidation, on imagine alors la pression sur Madame la juge qui doit statuer sur ce dossier. Rendez-vous le 16 mars prochain pour le réquisitoire et les plaidoiries.
Abdoul Latif Diallo
Journaliste d’investigation
