Une enquête approfondie menée par l’Inspection Générale de l’État a révélé une situation alarmante quant à la validité des diplômes et attestations des hauts fonctionnaires. Sur un échantillon de 960 diplômes contrôlés, seulement 614 ont été jugés conformes, tandis que 346 étaient des faux flagrants. Pire encore, 44 diplômes n’ont même pas pu être authentifiés, car les institutions censées les avoir émis n’existaient tout simplement pas. Certains directeurs, à l’image du Directeur général du fonds de développement industriel et des PME n’ont même pas le baccalauréat. Un contrôle élargi révélerait une situation encore pire.
Ces révélations jettent une ombre sérieuse sur la crédibilité de l’administration publique et des engagements pris par le comité national du rassemblement pour le développement, et soulèvent des questions cruciales concernant l’intégrité et la rigueur du processus de nomination des hauts fonctionnaires.
L’impact de cette situation sur la crédibilité du président et les résultats de son administration ne peut être ignoré. En tant que garant du bon fonctionnement de l’État, le président est tenu de veiller à ce que les normes les plus élevées soient respectées dans tous les secteurs, y compris le fonctionnement de l’Etat qu’il s’est engagé à refonder. Aujourd’hui, force est de constater qu’il fait pire que son prédécesseur. La révélation de ces faux diplômes remet en question la qualité des ressources humaines au sein de l’administration, sapant ainsi l’efficacité et la confiance du public envers le gouvernement.
Ces faux diplômes peuvent avoir des conséquences dévastatrices pour le pays. Ils permettent à des individus incompétents d’accéder à des postes clés, mettant en péril la bonne gouvernance, le développement économique et la prestation de services publics de qualité. Les compétences et les connaissances nécessaires pour mener à bien les responsabilités professionnelles ne peuvent être garanties lorsque des diplômes falsifiés circulent impunément.
Il est impératif que des mesures drastiques soient prises pour remédier à cette situation. Les auteurs de ces falsifications doivent être identifiés, démis de leurs fonctions et traduits en justice afin de dissuader toute forme de fraude.
Le président, en tant que garant de l’intégrité de l’administration publique, doit réagir rapidement et fermement. Des enquêtes approfondies doivent être menées pour identifier les failles du système et mettre en place des réformes audacieuses visant à restaurer la confiance du public. Il est essentiel de réaffirmer l’engagement envers des pratiques transparentes, équitables et basées sur le mérite dans tous les domaines de l’administration.
En fin de compte, la crédibilité du président et les résultats de son administration sont étroitement liés à la manière dont cette crise des faux diplômes sera gérée.
Abdoul Latif Diallo
Journaliste d’investigation