Après un an de débats devant la chambre de jugement de la Cour de Répression des Infractions Économiques et Financières (CRIEF), Rémy Lamah, ancien ministre de la Santé du régime déchu d’Alpha Condé, a été relaxé ce lundi 31 juillet. Le président audiencier de la CRIEF, Francis Kova Zoumanigui, a décidé de renvoyer l’ancien ministre des poursuites pour des faits de « corruption et complicité de corruption dans la passation, l’exécution et le contrôle des marchés publics », faits qui n’ont pas été établis à son égard.
L’affaire concernait des accusations de résiliation du contrat de la société chinoise ZMC, qui fournissait des produits pharmaceutiques, obstétricaux et néonataux de soins d’urgence pour les femmes et les bébés en Guinée, au profit de la société SOGUIMAP, pour un montant de 102 milliards de francs guinéens.
Lors des plaidoiries et réquisitions, l’État guinéen avait demandé à la Cour de condamner solidairement les prévenus à lui restituer la somme de 102 223 549 356 francs guinéens (représentant la valeur annuelle du contrat litigieux) et de lui payer 200 milliards de francs guinéens en dommages et intérêts, ainsi que d’ordonner la saisie et la confiscation de leurs biens. Cependant, le ministère public a estimé qu’il n’y avait pas suffisamment d’éléments de preuve pour établir une transaction entre Rémy Lamah et la société SOGUIMAP, demandant ainsi leur renvoi des poursuites au profit du doute.
La Cour s’est appuyée sur ces arguments et a décidé de renvoyer Rémy Lamah et la société SOGUIMAP des fins de la poursuite pour des faits de corruption et complicité de corruption dans la passation, l’exécution et le contrôle des marchés publics qui n’ont pas été prouvés à leur encontre. En ce qui concerne l’action civile, la Cour a débouté les parties civiles de l’État et de la société ZMC, jugeant leurs prétentions non fondées.
Abdoul Latif Diallo
Journaliste d’investigation