Vétuste, malsaine, surpeuplée, la Maison centrale de Conakry offre des conditions indignes aux détenus. Après l’annonce du projet de construction et d’extension des nouveaux bâtiments R+2 faite par le Garde des Sceaux, pour améliorer la situation de surpopulation carcérale, la Maison centrale de Conakry est en chantier depuis quelques semaines pour pouvoir mener une politique pénale à la fois ferme et humaine.
Ce qui est plus choquant, c’est que les trois couloirs des condamnés ont été aussi décoiffés, provoquant ainsi une forte chaleur en plus de suffocantes odeurs qui pénètrent directement ces couloirs. Plus de 950 détenus vivent dans des conditions pénibles avec une chaleur à couper le souffle.
Une malheureuse situation qui risque de provoquer la colère des détenus, parce que ces derniers accusent déjà le ministre de la Justice de violer leurs droits.
« Ce n’est pas normal de rénover les couloirs sans déplacer les détenus. En 2010, quand ils ont procédé à la rénovation des couloirs, ils ont déplacé les détenus dans un autre endroit. Quand ils ont fini la rénovation, les détenus se sont retournés. Mais cette fois-ci, ils ont décoiffé les trois couloirs sans même nous informer, ou déplacer les détenus. Il y a une forte chaleur dans les couloirs qui comptent plus de 950 détenus. Cette façon de faire est inhumaine. Cela est une violation flagrante de nos droits, mais aussi de nos intimités », nous confie un détenu.
Cette rénovation et l’extension de la Maison centrale de Conakry, est exécutée par quatre entreprises pour un délai de 3 mois. Cela permettra aux élèves détenus de poursuivre leurs études et favoriser la formation des gardes pénitentiaires, nous apprend-on.
Abdoul Latif Diallo
Journaliste d’investigation
