Le Cadre de dialogue structuré (Cds), dont les travaux ont été lancés en septembre 2022, a présenté ses recommandations ce jeudi 23 février 2023, à Conakry. L’initiative est de la Délégation de l’Union européenne en Guinée.
Selon les membres dudit cadre, celui-ci s’est tenu autour de dix-huit sujets de débat, huit modules de formation assortis de 246 recommandations d’ordre global à l’attention des autorités de la transition et de la Société civile. De ces recommandations, cinquante recommandations ont été extraites.
La première recommandation est relative à la Charte de la transition, notamment en son article 8, garantissant la jouissance des libertés fondamentales aux citoyens. A ce niveau, la Société civile réunie au sein du Cadre de dialogue structuré, estime qu’il est nécessaire de faire un plaidoyer auprès des autorités de la transition pour respecter cet article-là, en levant l’interdiction des manifestations.
Ensuite, le Cds exhorte la garantie de la jouissance de ces libertés fondamentales aux citoyens, tout en se conformant aux dispositions du Code pénal et de la Charte de la transition.
La deuxième recommandation formulée par le Cadre de dialogue structuré est relative au volet lié à la Constitution, et concerne les intangibilités de la transition. Là, les membres du Cadre ont estimé qu’il faille ériger le nombre de mandats et toute autres formes d’accession au pouvoir outre que les élections au rang des intangibilités.
Aussi, ils proposent que soit exclu du chronogramme de la transition le recensement général de la population et de l’habitat.
« Pour la simple raison que nous avons estimé qu’il sera difficile, voire impossible que ce recensement soit fait dans la période de 24 mois. Mais aussi et surtout pour une question de respect de procédure de toutes les étapes. Alors, nous avons demandé qu’il soit exclu du chronogramme de la transition. Parce que nous voulons que ce recensement soit à la base d’un fichier qui sera accepté de tous. La tâche peut être donnée aux autorités qui viendront après la transition », a expliqué Maké Fofana, membre du Cadre de dialogue structuré.
Également, le Cds propose de mettre en place l’organe technique indépendant de gestion des élections qui va recruter des experts sur la base de leur intégrité et de leurs compétences en matière électorale. Ce, pour éviter, selon ses membres, des blocus dans le processus électoral.
Prenant la parole, l’ambassadrice de l’Union européenne s’est déclarée « admirative » du travail accompli par les membres du Cadre de dialogue structuré au cours de ces cinq mois.
« La liste de vos recommandations conjointes est impressionnante. Cette journée de clôture ne marque pas la fin de notre partenariat, bien au contraire. D’abord, nous souhaitons valoriser le travail accompli et les recommandations issues de ce Cadre de dialogue structuré, en organisant un événement public auquel seront invitées les autorités de la transition », a affiché Mme Jolita Pons.
Sokhô Bangoura