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Une immersion gouvernementale en trompe-l’œil

L’immersion gouvernementale, en soi, n’est pas un mal. Elle pourrait même être perçue comme une initiative louable, permettant au gouvernement d’évaluer l’état des infrastructures, de mesurer l’ampleur des défis à relever et de poser les premières pierres des grands chantiers d’avenir.

Mais , dans les faits, celle menée par le Premier ministre Bah Oury s’apparente davantage relever de la mise en scène que d’une véritable dynamique de développement.

En effet, les inaugurations réalisées au cours de cette tournée suscitent de nombreuses interrogations.

À Beyla, le chef du gouvernement a procédé à l’inauguration d’un Centre de Formation Professionnelle (CFP), pourtant construit sous le régime d’Alpha Condé par Lansana Komara.

Même scénario à Dabola, où l’École régionale des Arts et Métiers, érigée sous l’impulsion d’Albert Damantang Camara lorsqu’il était ministre de l’Enseignement technique, a fait l’objet d’une nouvelle cérémonie officielle.

Mais c’est sans doute à Dinguiraye que l’absurdité atteint son paroxysme , le Premier ministre a fièrement inauguré une route de 12 km… réalisée par la communauté locale, mettant ainsi involontairement en exergue l’incapacité du gouvernement à prendre en charge des infrastructures pourtant primordiales .

Pendant que ses ministres poursuivaient leur mission à Kankan, M. Bah Oury s’est offert une halte à Dinguiraye pour se recueillir sur la tombe d’un érudit disparu il y a plusieurs années.

Un pèlerinage qui, selon certains observateurs, pourrait être motivé par une quête de bénédiction.

Comble de l’incongruité, des informations circulent déjà selon lesquelles le Premier ministre aurait quitté la tournée pour rejoindre Conakry, où il assisterait à un mariage ce week-end, laissant son équipe l’attendre à Kankan jusqu’à lundi.

Si l’objectif de cette immersion était d’ancrer l’action gouvernementale au plus près du terrain, force est de constater que c’est bien l’immersion elle-même qui apparaît aujourd’hui sombrer.

Abdoul Latif Diallo
Journaliste d’investigation
Très très indépendant

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